Clermont-Ferrand | Coupable d’agressions sexuelles sur 2 fillettes de 9 et 10 ans, un septuagénaire prend 18 mois ferme
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 05/07/2017
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Bien qu’il nie l’intégralité des faits qui lui sont reprochés, un homme de 70 ans vient d’être condamné pour agressions sexuelles sur deux mineures.
Avocate d’une des victimes, M e Virginie Dessert, a interpellé avec fermeté le prévenu, jeudi dernier :
« Ce n’est pas le procès des enfants mal élevés, c’est votre procès, la moindre des choses serait de reconnaître et de vous excuser ».
Poursuivi pour agressions sexuelles sur deux enfants mineures de 15 ans, exhibition sexuelle et corruption de mineure, le prévenu, âgé de 70 ans, n’a cessé de nier mais surtout de discréditer, voire d’insulter, les victimes et leurs parents à la barre du tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. Exemple :
« Ce sont des enfants drôlement élevés, ils répondent, disent ni bonjour, ni merci. »
Et concernant une des victimes :
« C’était une petite dévergondée. »
Les deux fillettes, âgées d’une dizaine d’années, ont rapporté des faits identiques : le septuagénaire leur a mis la main dans la culotte alors qu’elles se trouvaient à son domicile, dans le Sancy.
L’une en 2011, l’autre en 2016.
La seconde a également raconté que l’homme lui a montré des vidéos pornographiques sur son téléphone et l’a invitée à le regarder en train d’uriner.
Dans un premier temps, les faits dénoncés en 2011 avaient été classés sans suite mais les dénonciations faites l’an dernier ont conduit les enquêteurs de la gendarmerie de Besse à revenir sur l’affaire et à pousser les investigations.
Les militaires ont réalisé un travail de fourmi et entendu l’entourage du prévenu, y compris des proches avec lesquels il n’avait plus de contacts depuis plusieurs années.
« Vous n’êtes pas poursuivi pour ça, indique le président Méral. Mais comment expliquez-vous que parmi les personnes entendues, on en trouve deux qui portent aussi des accusations d’attouchement à votre encontre ? »
« Je n’ai jamais touché ces gamines, ni celles-ci, ni les autres, martèle le septuagénaire. Je ne suis pas un pédophile. C’est n’importe quoi. Les gendarmes ont induit les réponses. »
Et sur des faits d’exhibition remontant à une quarantaine d’années, l’homme minimise :
« J’avais sorti ma quéquette devant des filles mais c’est vieux et j’ai été condamné pour ça. »
Avocat de la deuxième victime et de sa famille, M e Charles Fribourg a tenté de bousculer le prévenu :
« Arrêtez de nier face aux évidences et reconnaissez au moins les choses au lieu de passer votre temps à salir les enfants ! ».
Pour la représentante du ministère public, Florence Leroux-Ghristi :
« c’est le même scénario qui s’est reproduit à chaque fois et on ne peut pas dire que les victimes se sont concertées, elles ne se connaissent pas. »
Elle a requis quatre ans d’emprisonnement dont un an assorti d’un sursis avec mise à l’épreuve.
En défense, M e Anne-Laure Renaux a plaidé la relaxe, avançant que son client « nie depuis le début de manière constante et ne peut pas avouer des choses qu’il n’a pas faites ».
L’avocate a par ailleurs expliqué que la deuxième victime, « très mature et en avance sur son âge, avait très bien pu dire des choses qui ne se sont pas produites ».
Elle n’a pas été suivie.
Le tribunal a condamné Jean Bessede à quatre ans de prison dont trente mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve.
Il a interdiction d’entrer en contact avec les victimes mais aussi d’exercer une activité professionnelle ou bénévole impliquant un contact avec des mineurs.
Le septuagénaire est désormais inscrit au fichier national automatisé des auteurs d’infractions à caractère sexuel.
Il devra aussi indemniser les victimes et leurs parents.
Émilie Zaugg
Source : La Montagne
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