Ste-Pazanne | Correctionnalisation de viol sur une mineure de 6 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 16/03/2023
- 17:14
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Le prévenu, âgé de 39 ans, devra aussi purger six mois de prison supplémentaires : ils avaient initialement été prononcés avec sursis probatoire lorsqu’il avait été condamné le 15 septembre 2022 pour une autre « agression sexuelle » sur une adulte.
Ce jour-là, alors qu’il faisait des tractions sur les équipements sportifs du Grand étang de Machecoul, l’homme s’était fait passer pour un « prof de sport » auprès d’une mère de famille de La Bernerie-en-Retz et l’avait embrassée de force avec l’idée de la « baiser » sous les yeux de ses deux enfants de 7 mois et 8 ans.
Pour ces faits, il avait écopé au total de trois ans de prison avec sursis probatoire. Cela l’obligeait donc à suivre des soins pendant deux ans, qui n’avaient toujours pas été commencés le 30 décembre 2022, soit quatre mois plus tard, quand de nouveaux faits s’étaient produits.
Ce soir-là, l’homme et son épouse avaient été invités chez les parents de la fillette de 6 ans.
Alors que les trois autres le croyaient « parti se poser » entre deux plats car il était « bien alcoolisé », il était parti rejoindre ses deux fils et sa victime qui jouaient sur la console de jeu.
Il aurait alors « mis le doigt dans le trou des fesses », selon la fillette : il l’avait soulevée « par mégarde » en la prenant « par le dessous », a-t-il admis.
« On ne va pas me mettre en taule parce que j’ai fait un câlin exagéré à une enfant », s’était-il offusqué trois semaines plus tard devant les gendarmes, quand la victime avait révélé les faits à ses parents.
D’après lui, il s’agissait tout au plus d’un :
« Petit câlinou ».
Mais ce père de deux garçons avait été déféré le 19 janvier 2023 et placé en détention provisoire dans l’attente de son second procès.
Il avait bien tenté de demander sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, mais la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Rennes avait rejeté sa demande le 3 février 2023. Il comparaissait donc détenu ce mardi.
Le prévenu avait à vrai dire déjà été condamné à sept reprises par le passé, notamment pour trafic de stupéfiants quand il était plus jeune : il était « malheureusement tombé dedans » quand ses parents étaient partis « vivre en Hollande ».
Ce mardi, son second procès a démarré par l’examen de sa personnalité.
« Je veux enlever l’alcool de ma vie, c’est mon principal objectif », a-t-il dit lors de son procès.
“Malgré les conseils de ma femme, de ma famille et de mes enfants, je n’ai pas réussi jusque-là à le faire. Si je suis ici aujourd’hui, c’est probablement à cause de l’alcool… Mes parents buvaient beaucoup eux aussi, je suis tombé dedans assez petit.”
La mère de famille qu’il avait agressée le 2 août 2021 près du Grand étang de Machecoul avait d’ailleurs dit qu’il « sentait l’alcool » ce jour-là.
Cet amateur de « sports extrêmes » a expliqué qu’il était « sur le point » d’engager des soins en décembre 2022 suite à sa condamnation pour « agression sexuelle » à Machecoul mais qu’il « croyait » que les travailleurs sociaux allaient le recontacter…
« Le dossier était sur mon bureau, mais j’étais pris par mon activité professionnelle et associative », a-t-il expliqué.
Le prévenu a répété que ce que disait la fillette n’était « pas vrai » et qu’il restait « perplexe » sur ses déclarations.
Il a par ailleurs rappelé qu’un « jeu de séduction » s’était mis en œuvre entre lui et sa mère au cours des six mois précédents, avant que cette dernière n’y mette fin.
Lors du dîner, il lui avait d’ailleurs « fait du pied » sous la table… À la barre du tribunal correctionnel, la mère de la victime a assumé en toute transparence ce « jeu de séduction » auquel elle avait mis fin, estimant n’avoir « rien à cacher ».
« J’arrive à 40 ans et cela m’a fait plaisir de voir que je pouvais encore séduire », a-t-elle avoué aux trois juges nantaises.
La mère de famille a finalement mis fin à ce « jeu de séduction » après une « grande discussion » avec son mari.
En attendant, dans l’immédiat, les conséquences de l’agression sexuelle de sa fille sont importantes : alors qu’elle était un « vrai rayon de soleil » et « toujours lumineuse », elle est en proie aujourd’hui à des « terreurs nocturnes » et souvent « en pleurs ».
La petite victime s’apprête d’ailleurs à quitter l’école, et ses parents « se posent la question de déménager », a d’ailleurs révélé leur avocat.
L’avocat de la défense, Me Karim Sebihat, du barreau de Paris, avait lui souligné que la fillette avait initialement dit que son client lui avait « presque » touché l’anus : il y avait un « doute très sérieux sur la réalité » de l’agression sexuelle subie.
Dans cette « enquête menée exclusivement à charge », il avait demandé aux juges de ne pas « détruire » la famille de son client.
Mais le tribunal correctionnel de Nantes a finalement suivi en très grande partie les réquisitions de la procureure de la République, qui avait demandé deux ans de prison ferme mais pas de révocation du précédent sursis.
L’homme sera par ailleurs sous le coup de dix-huit mois de prison avec sursis probatoire renforcé à sa sortie de prison : il aura de nouveau obligation, dans ce second dossier, de suivre dans les deux ans à venir des soins psychiatriques ou psychologiques s’il ne veut pas purger cette peine sous forme d’emprisonnement ferme.
Il aura aussi interdiction de revenir à Sainte-Pazanne, d’avoir une activité avec des mineurs et de se présenter à une élection dans les cinq ans qui suivront.
Sur le plan civil, il devra verser 1500 € de dommages et intérêts à chacun des deux parents de la fillette, 6000 € à cette dernière et enfin 1500 € à la famille pour ses frais de justice. Il a jusqu’au 24 mars 2023 pour faire appel.
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