Villeneuve-d’Ascq | Comment protéger les jeunes sportifs des prédateurs sexuels ?

Les enfants sont-ils en sécurité quand ils vont faire du sport, encadrés par des adultes ?

La majeure partie du temps, oui.

Mais la récente condamnation d’un éducateur de l’US Ascq à 10 ans de réclusion pour viol sur mineurs montre qu’il existe des failles.

La Fédération française de football assure avoir pris les choses en main.

Il y a eu cette affaire à Ascq.

Et d’autres, ailleurs en France qui ont poussé Pierre Samsonoff, directeur général de la ligue de football amateur et directeur adjoint de la FFF, à vouloir à tout prix « éviter l’étouffoir, comme en Angleterre ».

Outre-Manche, les langues se sont déliées ces derniers mois autour de scandales sexuels dans plusieurs grands clubs.

Certains faits remontent aux années 1970, 1980 mais n’avaient jamais été évoqués, ou entendus.

« Ces révélations nous ont amenés à prendre des dispositions en France, indique M. Samsonoff.

Quand il se passe quelque chose dans un club, l’objectif est que cela soit révélé au grand jour et que les victimes soient soutenues. »

Encadrement musclé

Les hautes instances du football ont donc décidé de muscler l’encadrement des jeunes par plusieurs actions.

« Dans le parcours de formation des dirigeants de club, nous proposons depuis 2016 un module sur la prévention et la gestion des incivilités au sens large, pédophilie incluse, détaille le responsable.

Ensuite, dans les ligues, nous déployons un réseau de référents en action sociale et citoyenne.

Ce sont les interlocuteurs directs des clubs pour tous les sujets liés au vivre ensemble, que ce soit pour appuyer des démarches positives comme gérer des situations de conflit ou de violence. »

Sur ce point, Pierre Samsonoff reconnaît que la répartition est « encore inégale » selon les régions.

Mais la ligue des Hauts-de-France peut désormais compter sur Brigitte Bacqueville pour assurer cette mission.

Le 24 octobre, elle participera à un rassemblement national pour, selon le directeur général, « dynamiser ce réseau et l’installer dans les pratiques ».

Car il reste encore du travail dans la gestion de ces dossiers particulièrement sensibles auxquels peuvent être confrontés des dirigeants, qui restent bénévoles.

Ce qui a poussé la Fédération française de football à se tourner vers le ministère de la Justice.

« Nous avons besoin d’interlocuteurs identifiés que les responsables de clubs peuvent contacter quand ils sont confrontés à la violence au sens large.

Ils doivent apporter la bonne réponse pénale », reprend M. Samsonoff.

Ne cherchez pas dans le Nord, les réseaux ne se sont pas encore tissés jusque-là.

Mais à terme, ce sera le cas, avec la mise en place en parallèle d’une action d’aide aux victimes.

Source : La Voix du Nord

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