Deux-Sèvres | Un pédophile condamné grâce à la vigilance d’une association

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Pour assouvir ses pulsions, il utilise Facebook et Instagram
Le sexagénaire, accusé de corruption de mineur et propositions sexuelles, a été condamné à 12 mois de prison avec sursis et interdiction définitive de travailler avec des mineurs.

L’homme a été jugé par le tribunal judiciaire de Niort le 1er décembre 2022.

Au premier rang, réservé habituellement aux victimes et à leur famille : personne.

Et pour cause, chose rare dans cette affaire, pas de victimes à proprement parler ou de partie civile.

Le prévenu, un sexagénaire malingre et confus, s’entend d’ailleurs demander à la barre :

« On vous l’a dit que Julie n’existe pas ? »

Car Julie, 13 ans, est un des avatars utilisés par une association basée à Nouméa, « Truly », qui traque les pédophiles sur Internet.

Pendant plusieurs mois, après être rentré en contact avec « elle » sur les réseaux sociaux, le vieil homme enchaînera les propositions indécentes :

« Quand tu seras en France, tu voudras passer un week-end avec moi sans ta famille ? »

« J’ai envie de monter sur toi »

« Tu veux que je te fasse des câlins, des bisous de haut en bas ? »

Chantage au suicide

Le président se fend pendant de longues minutes d’un inventaire à la Prévert des messages du prévenu.

Ce dernier ira jusqu’à proposer des relations sexuelles tarifées à la jeune « Manon », et lui fera même du chantage au suicide :

« Si tu viens pas, je me tue, j’ai préparé mon fusil. »

L’homme, d’une honnêteté déconcertante, avoue tout, voire au-delà.

Il expliquera à son psychiatre :

« Je suis excité par les gamins depuis longtemps, les voir dans la rue, ça m’excite »

Pour assouvir ses pulsions, il utilise Facebook et Instagram.

Il repère des profils de jeunes filles et envoie « cinq-six demandes par jour ».

Il reçoit « deux-trois réponses en moyenne », confie-t-il.

Le président lui assène :

« Vous représentez un danger,  si vous voyez une gamine de 10 ans dans la rue, vous êtes capable de lui faire des propositions. »

Le prévenu, néanmoins, admet avoir besoin d’aide.

Il souffle :

« J’ai un souci »

Souci qu’il tente de régler depuis son inculpation le 9 novembre.

Il poursuit :

« Je prends des médicaments pour mes pulsions, je veux me faire soigner. »

Un souhait entendu par le tribunal.

En plus des peines prononcées, il devra donc poursuivre son obligation de soin pendant deux ans.

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