Villasavary | Le beau-père incestueux repart libre du tribunal…

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Pédocriminel En liberté

“Mon beau-père est resté debout face à mon lit et a commencé à se masturber”
photo d'une adolescente tendant la main pour échapper a l'agression
Raphaël, un homme de cinquante ans, comparaissait ce mercredi 5 janvier devant le tribunal correctionnel de Carcassonne pour répondre de faits de corruption et d’agression sexuelle incestueuse sur mineur. Il a principalement écopé de deux ans de prison ferme mais est reparti libre du tribunal.

L’homme de 50 ans a été condamné à 4 ans de prison dont deux assortis d’un sursis probatoire

Elle n’avait que 11 ans lorsque son beau-père a fait d’elle sa cible. 11 ans lorsqu’il est venu briser son innocence en l’agressant sexuellement à plusieurs reprises entre 2015 et 2018 à Villasavary. C’est pour ces faits que Raphaël – aujourd’hui âgé de 50 ans – comparaissait devant le tribunal correctionnel de Carcassonne.

Présentes à l’audience, la victime désormais majeure et sa mère se sont constituées partie civile.

2015. Raphaël, sa compagne d’alors Caroline et sa belle-fille dîne chez des amis. Lui, travaille le lendemain – il est moniteur d’auto-école – et décide de rentrer plus tôt que prévu. Fatiguée, la petite Océane souhaite le suivre, laissant sur place sa mère.

Une fois au domicile familial à Villasavary, endormie dans son lit, Océane sent sa couverture se soulever. En ouvrant les yeux, l’enfant aperçoit son beau-père, nu, la contempler. Stupéfaite, elle lui demande de partir.

La victime, les deux mains sur le pupitre, dos à son agresseur, raconte  :

“Je me souviens de chaque image. Il est resté debout face à mon lit et à commencer à se masturber. Je lui ai donné des coups de pied pour qu’il sorte de ma chambre…”

Ces faits, Raphaël les conteste.

L’homme souffrant d’un trouble de la masturbation compulsive et accro à la pornographie d’après son expertise psychologique, raconte :

“J’ai l’habitude de me promener nu à la maison. Ce soir-là, je me suis rappelé que le chien était resté dans sa chambre quand elle est allée se coucher. Je suis allé le chercher pour le sortir […] Je ne me suis pas touché devant elle, je cachais juste mon sexe. Et si j’ai soulevé ses draps, c’est par curiosité. Une curiosité malsaine”.

S’il réfute une partie de ces faits, Raphaël ne nie pas l’agression survenue quelques années plus tard. Quand, assis dans son canapé et se masturbant devant son ordinateur, il demande à Océane de :

“Lui donner un peu d’aide à éjaculer”, cite le tribunal.

Et lui propose un peu d’argent et de l’emmener faire les boutiques si elle s’exécute.

Il proposera même à l’adolescente “dégoûtée” de mettre un préservatif pour rendre l’acte plus facile à réaliser. Il la prendra par le bras et posera sa main innocente sur son pénis…

Dans un sanglot, honteux et penaud, il lâche :

“C’était il y a longtemps. Cette période de ma vie était très compliquée. Après toutes ces années, la culpabilité que je ressens est encore très présente aujourd’hui. Même avec tout le travail thérapeutique que j’ai pu faire auprès de plusieurs professionnels […] C’est facile à dire mais je demande pardon à Océane”.

Derrière lui, le visage rouge de larmes, son ex-belle-fille se serre la tête entre les mains, collée à sa mère.

“Lors de vos auditions, vous avez dit ne pas être intéressé par les jeunes filles mais lors de la saisie de vos ordinateurs à votre domicile, des images et vidéos pornographiques de femmes visiblement mineures ont été retrouvées. Et ce bien que vous les ayez effacées […] Et concernant la caméra installée en douce dans la salle de bain, qu’avez-vous à dire ?”, lui demande Emmanuelle Wacongne, la présidente du tribunal.

“Ce n’est arrivé qu’une seule fois. J’avais cette caméra pour le travail. On la fixe sur le pare-brise des voitures pendant les sessions de conduite. Je l’avais à la maison et un soir, je l’ai mise allumée dans la salle de bains dans le but de capter des images d’Océane nue.”

Suite à l’intervention de son agresseur, la partie civile a souhaité s’exprimer :

“Si je n’en ai pas parlé à ma mère tout de suite, c’était pour préserver son bonheur. Je la voyais amoureuse de lui, heureuse, je ne voulais pas briser ça […] Aujourd’hui, indéniablement, il y a des répercussions dans ma vie personnelle et ma vie de tous les toujours. Quand je suis avec mon petit ami, que l’on a des rapports, des images de Raphaël me reviennent. Dans la rue, quand je croise des jeunes filles, j’éprouve un besoin de protection, je surveille les regards des hommes autour…”

Pour tous ces faits, la procureure de la République a requis une peine de 4 ans d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire de 3 ans, une obligation de soin, l’interdiction d’entrer en contact avec la victime, l’interdiction d’exercer une activité en lien avec des mineurs à titre définitif et l’inscription de Raphaël au fichier des délinquants sexuels. Des réquisitions suivies en grande partie par le tribunal.

L’homme de 50 ans a été condamné à 4 ans de prison dont deux assortis d’un sursis probatoire. Les peines complémentaires requises par le ministère public ont également été appliquées.

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