De Lens à Hénin | Jumeaux jusque dans leur perversion, ils écopent de 5 et 7 ans de prison pour des attouchements

Ces Héninois sont jumeaux, âgés de 32 ans, et sont tous les deux attirés par les jeunes filles prépubères. Mardi, ils ont été condamnés à 5 et 7 ans de prison pour des attouchements sur une dizaine de filles à Liévin, Montigny, Vendin, Hénin…

Les deux frères ont commis des attouchements au cours d’une fête foraine, au centre nautique de Liévin... PHOTO ILLUSTRATION
Les deux frères ont commis des attouchements au cours d’une fête foraine, au centre nautique de Liévin… PHOTO ILLUSTRATION

Elles avaient 12 ans, 14 ans, voire 8 ans… Une dizaine de jeunes filles qui ont, en 2013 et 2014, croisé la route de deux frères jumeaux trentenaires attirés tous les deux par des filles beaucoup plus jeunes qu’eux.

Détenus depuis plusieurs mois, Jérôme et Ludovic Vancaeyzeele ont été jugés mardi pour ce qui était au départ des agressions sexuelles sur des mineurs de moins de 15 ans (passibles des assises) mais qui a été requalifié en atteintes sexuelles et corruptions de mineurs.

« Une accumulation de procédures distinctes », résume la présidente, qui ont été mises à jour après la plainte d’une fille de 13 ans, la petite amie du cousin de Ludovic.
Il l’avait assise sur ses genoux et lui avait « caressé les seins en tremblant », avec une main sur la bouche pour l’empêcher de crier.

Après, d’autres scènes similaires ont été dénoncées. Une main glissée dans la culotte d’une jeune fille qui dormait chez Jérôme, des baisers forcés et des caresses sur et sous les vêtements lors d’une fête foraine, des caresses sous le maillot de bains à la piscine de Liévin, etc.

Des caresses sur les seins, les fesses, le sexe, des doigts baladeurs… y compris sur la filleule de Ludovic, 8 ans, quelques jours avant Noël.

« Des choses pas bien »

Limités intellectuellement, les deux avouent à demi-mot leur attirance pour les jeunes filles de 12 à 16 ans et avoir fait « des choses pas bien » mais en minimisant les faits. Quand ils ne renversent pas les rôles, comme Ludovic qui estime qu’une petite fille de 9 ans « était une provocatrice ».

Quand ils avouent, ils justifient leurs gestes odieux : « J’avais bu, ça m’a dépassé de la tête », ou parce qu’on n’a pas prescrit de traitement médical.

Partageant la colère des parties civiles (lire ci-dessous), le procureur Jean-Pierre Roy voit deux frères « à la personnalité inquiétante » qui se cherchent des excuses mais qui n’ont pas un mot pour leurs victimes.

Il a requis 5 ans de prison pour Jérôme et 7 ans pour Ludovic, récidiviste, plus 5 ans de suivi socio-judiciaire.

Mes Darras et Dennetière, qui ont conseillé à leurs clients de vider leur sac, pensent qu’un important suivi, déjà engagé en prison, serait plus utile à la société pour ces hommes à l’intellect limité qui ont souffert de carences éducatives. Des frères qui se disent « malades » et qui demandent des soins.

Les juges ont suivi les réquisitions du procureur à la lettre, 5 et 7 ans de prison pour les frères qui devront, au total, verser plus de 10 000 € de dommages et intérêts à leurs victimes.

«Ces jeunes filles sont marquées à vie»

Face aux jumeaux, quatre avocats en colère pour représenter la dizaine de victimes qui partagent tous le même sentiment de « dégoût », résume Me Vantroyen.
Seule l’une d’elle a eu le courage de venir mais toutes « demandent à être reconnues comme des victimes » clame Me Faliva.

Tour à tour, ils évoquent les faits, « pas un jeu, des agressions sexuelles sous la contrainte physique ou la surprise ».

Me Blairon rappelle par exemple que sa cliente, qui avait 12 ans, « a été tripotée par un homme de 30 ans derrière un camion à la fête foraine. Elle n’oubliera jamais ! »

Me Vantroyen renchérit :

« les conséquences sont lourdes. Ce sont des actes de quelques minutes mais ces jeunes filles sont marquées à vie ! »

« Vous êtes des prédateurs ! »

Avec un suivi psychologique pour certaines, des difficultés à l’école, la peur des hommes, et, craignent les avocats, des conséquences à venir sur leurs futures relations amoureuses.

Tout ça parce que deux hommes ont assouvi un « plaisir égoïste » résumé par Me Faliva :

« J’ai besoin, je prends, je touche, dans la rapidité et la violence. Vous êtes des chasseurs, des prédateurs ! »

Tous déplorent aussi l’absence de regrets sincères. Les deux ont avoué les faits au cours de la procédure mais Me Watterlot estime qu’ils ont fait preuve de « lâcheté » mardi, en pinaillant sur leur responsabilité.

L’avocat les a incités à profiter de leur détention pour regarder « la définition du mot empathie dans le dico… ».

Représentant sept petites victimes, les avocats ont demandé des dommages et intérêts allant de 1 500 à 6 000 € pour le préjudice subi.

Source: http://www.lavoixdunord.fr/

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