Versailles | Un pédophile arrêté par la section de recherches

En patrouille sur Internet, un gendarme de la Section de recherches de Versailles a confondu un homme qui cherchait à avoir des rapports sexuels avec un enfant.

Il avait garé sa camionnette noire dans un coin tranquille de Versailles. Loin des regards.

C’est à l’arrière, dans le fourbi du matériel de jardinage, entre la tondeuse et les débroussailleuses, qu’il comptait s’en prendre à Arnaud, 13 ans.

Sauf qu’Arnaud n’existe pas. Il a été créé de toutes pièces par un cybergendarme de la Section de recherches de Versailles.

Dans la nuit du 12 au 13 décembre 2023, un militaire entame une patrouille numérique sur les sites internet réputés pour être ouverts à toutes les discussions possibles et imaginables. Le tout, sans aucun contrôle.

Rapidement, Arnaud reçoit un message d’un certain Envid1jh. Traduction : envie d’un jeune homme.

Il n’y va pas par quatre chemins, proposant une initiation sexuelle, évoquant la taille de son sexe.

« Si tu veux, on fait ça dans ma camionnette »

Devant son écran, le gendarme, sous le pseudonyme d’Arnaud, rappelle qu’il n’a que 13 ans et que « ça lui fait peur ».

« Tu vis à Versailles ? Ça tombe bien. Moi je suis de Vélizy. Et j’ai justement un rendez-vous dentaire à Versailles. Si tu veux, on fait ça dans ma camionnette. Je l’ai déjà fait à Versailles. » lui propose le prédateur.

Un rendez-vous est fixé.

À l’heure dite, aucun adolescent ne vient au rendez-vous fixé dans le quartier de Porchefontaine. Les gendarmes, eux, sont bien présents.

Jérôme D., 55 ans, est immédiatement placé en garde à vue.

En perquisition dans la pagaille de sa maison de Gometz-le-Châtel, dans l’Essonne, les militaires ne vont rien retrouver de particulier.

Ils vont donc longuement interroger cet homme à tout faire : aide à domicile pour les personnes âgées, bricoleur du dimanche et jardinier amateur.

« J’ai eu une excitation »

« C’était une impulsion que je regrette. J’ai eu une excitation. Je n’ai pas compris »

répète-t-il aux juges qui examinent son affaire ce vendredi 15 décembre.

Dans la salle d’audience, son mari reste stoïque, les mains posées sur ses genoux.

« Mais 13 ans, c’est très très jeune. À aucun moment vous ne vous dites que ça ne va pas ? Vous vouliez faire quoi dans cette camionnette sordide… Ou plutôt très cra-cra ? », déclare le président du tribunal.

« C’est la première fois que ça m’arrive en 10 ans sur ce site internet. J’ai honte de ce que j’aurai pu faire. Je comprends que c’est une infraction », répond le prévenu.

La procureure de la République estime que cette infraction mérite justement 9 mois d’incarcération.

« Il s’agit d’un prédateur sexuel dont il faut protéger la société. »

Le tribunal opte finalement pour 9 mois avec une détention à domicile ou en semi-liberté.

Jérôme a également reçu une interdiction définitive d’exercer une activité en lien avec des mineurs et une obligation de soins.

Désormais son nom est également inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).