Vendôme | Reconnu coupable de viol sur une adolescente

Deux ans de prison ferme

Placé sous contrôle judiciaire, l’accusé âgé de 66 ans n’a pas fait un jour de détention et comparaît libre à son procès. © (Photo d’illustration NR)

Petit cœur tatoué sur l’avant-bras, veste multipoche façon reporter photographe, l’image de l’aventurier s’arrête là. L’air amorphe et le regard vide, Jean-Pierre ressemble plutôt à un vieillard installé sur sa chaise, face à la cour et aux jurés.

A 66 ans, il pourrait être le grand-père de Julie (prénom modifié), tout juste 19 ans. Cette jeune femme au teint mat l’accuse de l’avoir violée un soir de novembre 2014 à Vendôme.

Quelques jours plus tôt, elle l’avait croisé dans la rue, demandé une cigarette. Jean-Pierre lui avait proposé de faire du ménage pour 10 € de l’heure. A l’époque, Julie, fille de parents divorcés, était brinquebalée de foyers en famille d’accueil. Elle se montrait parfois violente et souffrait de son obésité.

Ce soir de novembre, elle l’a rappelé par téléphone pour se faire dépanner d’une clope, puis a fait le mur pour le rejoindre.

D’une voix faible, elle raconte : « Quand je suis arrivée chez lui, il était en marcel, et portait des collants et une sorte de couche, il m’a offert un cigarillo. Jamais je n’aurais imaginé ce qui allait arriver. »

Jean-Pierre se montre vite entreprenant et pose sa main sur la jambe de la jeune fille qui se relève pour partir. L’homme la pousse vers le lit et la maintient d’un bras plaqué sur la poitrine tout en lui enlevant son pantalon.

« Je l’ai pénétrée par gentillesse, pas par violence », déclare avec aplomb le sexagénaire à la présidente Isabelle Raimbaud-Wintherlig. « Vous pourriez être son grand-père », lui rappelle la magistrate. « C’est là que je me suis aperçu que j’ai fait une erreur d’avoir un rapport sexuel avec elle. Quand elle m’a dit que je lui faisais mal, je me suis retiré. » Mais il avait eu le temps de prendre son plaisir.

L’accusé a déclaré devant les policiers et le juge d’instruction que la jeune fille l’avait sollicité. L’avocat général Christian Magret ne croit pas un instant à cette version. « Il s’est passé à peine dix minutes entre son arrivée et son départ. Vous pensez vraiment que c’est compatible avec une relation consentie entre un homme de votre âge et une adolescente ? »

Julie se confiera trois semaines plus tard à une éducatrice. Entre-temps, Jean-Pierre qui l’a reconnue dans un salon de coiffure lui a fait remettre un bouquet de fleurs qu’elle s’est empressée de jeter à la poubelle.

Il sera placé en garde à vue le 11 mars 2015. A son domicile, les policiers ont saisi 90 DVD pornographiques. Et bien plus étrange : de nombreux collants et dessous féminins ainsi que des serviettes hygiéniques.

Poings serrés sur la barre, l’ex-femme de Jean-Pierre a expliqué, hier, que ce dernier portait au quotidien des bas et des culottes de femme sous son pantalon. « Il s’était mis à boire et ne travaillait plus, il me prenait de force. » Ses filles ont elles aussi coupé les ponts.

« Je n’ai pas eu une enfance heureuse, dit l’une d’elle, il était méchant et brutal. Il me fait de la peine, mais quand je vois ce qu’on lui reproche, je ne regrette pas de ne plus le voir. »

Julie, elle, compte sur ce procès pour prendre un nouveau départ.

Source : lanouvellerepublique.fr

VERDICT :
Le verdict est tombé à 19h30.  L’accusé a été reconnu coupable et a été condamné à 5 ans d’emprisonnement dont trois avec sursis et mise à l’épreuve comportant une obligation de soins et d’indemniser la victime qui a reçu 8.000 euros au titre de son préjudice moral. Jean-Pierre P.  a été incarcéré dans la foulée mais pourra demander rapidement un aménagement de peine.

Source : lanouvellerepublique.fr

 

 

 

 

 

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