Vannes | Prison ferme pour une agressions sexuelle incestueuse sur sa demi-sœur de 8 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 17/12/2021
- 15:10
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« Je n’ai rien à dire sur les faits, car je n’ai aucun souvenir ».
À la barre du tribunal de Vannes, le prévenu n’est guère loquace pour se défendre ce mercredi 15 décembre. Le prévenu, qui vit à Vitré (35), est poursuivi pour une agression sexuelle commise sur sa demi-sœur, alors âgée de 8 ans, durant la nuit du 28 juin 2017 à Vannes, alors qu’il avait 24 ans.
Avec deux amis, il était venu dîner chez son père et sa belle-mère. La soirée avait été fortement alcoolisée et le prévenu reconnaît avoir sans doute fumé au moins six joints de cannabis, comme il le faisait quotidiennement.
À l’issue du repas, la belle-mère était montée à l’étage et avait découvert son beau-fils qui agressait sexuellement sa fille. La mère avait crié et son beau-fils était immédiatement sorti de la chambre, sans rien dire, pour quitter l’appartement.
Ses amis avaient remarqué qu’il était redescendu de l’étage, livide, en courant et pleurant. Quelques heures plus tard, il avait échangé des messages téléphoniques avec sa belle-mère pour exprimer ses regrets, son envie de se suicider et lui avait écrit :
« J’ai peut-être fait une bêtise ».
Le prévenu, sous le feu des questions du président Gildas Roussel, finit par lâcher :
« Je me souviens que ma belle-mère a crié mon prénom en me découvrant dans la chambre. Je me suis mis à pleurer. Mais je ne pense pas que j’aurais pu faire du mal à ma petite sœur ».
Pourtant, pendant l’instruction, il avait affirmé qu’il avait peut-être fait quelque chose à la victime, comme il l’avait aussi confié plus tard à une amie. Il n’est guère plus prolixe quand le président tente de le faire parler, en mettant en parallèle cette affaire et l’agression sexuelle par son père que le prévenu a lui aussi connue pendant sa jeunesse. Et le juge de lui rappeler qu’il est en état de récidive pour avoir été déjà condamné en 2015 pour une agression sexuelle sur une adolescente de 12 ans, alors que lui-même en avait 16.
Un risque de réitération avait été signalé à cette époque.
En ne plaidant pas pour autant la relaxe, Me Michel Paris souligne :
« Les faits ne sont pas niés, mais il n’a aucun souvenir. Il était entré dans cette chambre pour dormir, mais il avait fortement consommé alcool et cannabis ».
Absente lors du procès, la victime a affirmé, lors de l’enquête, n’avoir aucun souvenir, puisqu’elle dormait. Son examen médical n’a signalé ni traumatisme ni lésion. Son avocat, Me Jean-Sébastien Le Saux, s’étonne des déclarations du prévenu :
« Il n’avait aucune raison de quitter brusquement le logement. Ses amis ont constaté l’état de choc de la mère, qui n’a jamais varié dans ses déclarations ».
Pour le procureur, Maxime Antier :
« Le prévenu est aujourd’hui dans le déni et pourtant, le soir même des faits, il avait dit à ses amis qu’il partait car il avait tout gâché. Sa personnalité est inquiétante, avec de lourds antécédents, sans repentir et sans recul. Car, depuis ces faits, il a été condamné pour des faits de violence, d’accident avec délit de fuite et conduite sans permis, en état alcoolique ».
Le tribunal a suivi les lourdes réquisitions. Le coupable est condamné à trois ans de prison, dont dix-huit mois avec un sursis probatoire, auxquels s’ajoute la révocation d’un sursis de dix-huit mois, soit au total trois ans ferme.
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