Loire-Atlantique | Deux femmes ont été condamnées pour proxénétisme aggravé

Deux femmes ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Nantes pour des faits de proxénétisme.

Reconnues coupable d’avoir prostitué deux mineures, dont une de 14 ans, l’une des deux femmes a écopé de deux ans de prison ferme et d’un an avec sursis pour «proxénétisme aggravé» et «traite d’être humains», tandis que sa complice de 38 ans n’a été condamnée qu’à huit mois de prison avec sursis pour des faits de «proxénétisme aggravé». 

Une femme, originaire du Nigéria, de Grand-Auverné (Loire-Atlantique), jusqu’alors inconnue de la justice, a été condamnée lundi 16 décembre 2019 pour « proxénétisme aggravé » et « traite d’être humains » par le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique), après avoir profité de la prostitution de deux compatriotes, à Nantes, entre 2014 et 2018.

Elle avait déjà purgé neuf mois de détention provisoire dans ce dossier. Elle a écopé en conséquence de deux ans de prison ferme et d’un an avec sursis. Sa peine sera donc aménageable, sous forme de séjour en centre de semi-liberté ou encore avec un bracelet électronique.

Cette femme de 27 ans aura interdiction de revenir à Nantes et de détenir une arme pendant cinq ans. Le montant des dommages et intérêts qu’elle devra verser aux victimes sera arrêté lors d’une nouvelle audience en juillet 2020.

Sa co-prévenue, une camerounaise de 38 ans, a elle été condamnée à huit mois de prison avec sursis. Cette dernière n’était pas poursuivie pour « traite d’être humain ».

La camerounaise, qui vivait dans un logement social à Nantes, a en revanche été condamnée pour son « proxénétisme aggravé ». Elle et son concubin avaient pu faire construire une maison à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). Elle n’avait pourtant officiellement pas de travail et son compagnon touchait 1 500 € par mois comme cuisinier.

Interrogé par les enquêteurs, celui-ci avait expliqué avoir fait un emprunt de « 180 000 € » pour payer cette maison et rembourser « 1 000 € » par mois. Il avait pourtant plus de 3 300 € de loyers impayés chez son bailleur HLM.

De nombreux préservatifs, des gels lubrifiants et des perruques avaient également été retrouvés dans son propre logement social.

L’audience a également été l’occasion de revenir sur le parcours sordide d’une des deux victimes, une adolescente de 14 ans qui avait arrêté l’école et était partie en France pour venir en aide à sa mère avec la promesse de « vivre mieux ».

Elle avait ainsi été victime, comme tant d’autres en Afrique, de la cérémonie du « juju », sorte de « réunion de la contractualisation et de la spiritualité vaudou.

Cette « poupée désarticulée », « victime de sa naïveté », était alors « tombée dans les griffes » de la femme nigériane. Elle avait été contrainte de se prostituer rue Paul-Bellamy, haut lieu de la prostitution sur Nantes, pour payer sa dette.

L’adolescente de 14 ans avait bien tenté de se rebeller, mais elle avait été frappée dans la rue « à coups de tesson de bouteille » et ses agresseurs avaient menacé de mort son petit frère de 12 ans, resté au pays. La rencontre avec l’association Médecins du monde et un policier de nuit l’avaient finalement incitée à porter plainte, en décembre 2017.

Pour se défendre de tout « proxénétisme », la prévenue a assuré qu’elle ignorait que l’adolescente se prostituait et qu’elle croyait que l’argent qu’elle lui versait pour le « loyer » de son appartement provenait d’un « ami blanc qui lui payait tout ».

Je l’ai vu une fois, ça m’a rassurée. J’ai été bête, je n’ai pas été vigilante : je lui faisais confiance à 100 %.
Des explications « pas crédibles », pour le procureur de la République.

« Nous avons affaire à deux représentantes d’une véritable mafia internationale dans les mains de Nigérians, que nous devons combattre pour la dignité des femmes et des enfants. »

 

Source : actu.fr

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