Un psychologue thononais risque 4 ans de prison pour agressions sexuelles sur 8 petits garçons
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 17/12/2015
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Ce mardi 15 décembre s’est tenu durant 11 heures le procès d’un psychologue thononais accusé d’atteintes sexuelles sur mineur, corruption de mineur et détention d’images pornographiques avec des mineurs. Le prévenu comparaissait libre et le délibéré sera rendu en janvier.
L’affaire qui a occupé le tribunal de Thonon-les-Bains mardi 15 décembre date de 2011. Des parents portaient plainte pour agression sexuelle sur leur garçon autiste de 7-8 ans.
Fabrice Gauvin, président de la séance, relate alors les faits. Le prévenu, psychologue de 32 ans, est à la barre : « Vous procédiez régulièrement au lavage de son zizi. (…) Vous lui pratiquiez des massages sur le sexe. (…) Il décrit une scène où vous lui avez embrassé le sexe dans le cadre du jeu du docteur. »
Onze enfants concernés
Durant près de onze heures, le tribunal a présenté ce type de faits : huit enfants seraient victimes de ce pédophile présumé, onze en tout seraient concernés, selon le procureur Benbouzid.
Durant trois ans, entre 2008 et 2011, le psychologue thononais a rencontré des dizaines de jeunes garçons dans son cabinet. Amenés pour des problèmes relationnels (autisme, enfant renfermé, souci à la maison), « ces gamins ont été massacrés, a conclu le procureur à la fin des débats. Par l’intermédiaire des jeux, vous les avez amenés à se déshabiller. (…) Vous alliez chercher des situations d’excitation pour que les mineurs fassent des choses sexuelles spontanément. »
La plainte déposée en 2011 a été le départ d’une longue enquête : si des enfants ont témoigné d’atteintes sexuelles, ses notes sur les patients ont été trouvées lors de la perquisition de son cabinet. Elles sont tout autant accablantes pour le psychologue que les mots des victimes : « Nu sur mes genoux », « érection apparente », « jouissance »…
En jouant notamment au docteur avec ses patients mineurs, des situations censées être thérapeutiques ont largement dégénéré.
Il n’avoue rien
Mais le prévenu nie toute déviance. « Je sais ce que j’ai fait et ce que je n’ai pas fait », répétera-t-il. Il ira jusqu’à dire : « Je peux comprendre leur détresse mais j’ai aussi ma détresse. » Lors de son audition par la police en 2011, le prévenu avait pourtant lâché du lest : « J’ai peut-être des méthodes un peu directes qui favorisent l’excitation des garçons ».
Lors de la perquisition, des mouchoirs remplis de sperme avaient également été trouvés. Le prévenu a expliqué calmement qu’il se masturbait entre deux patients en pensant à sa femme. Près de 2 250 photos pornographiques avec des hommes et pédopornographiques avaient été stockées dans son ordinateur professionnel.
Le prévenu dira que c’était pour s’imprégner des fantasmes d’un de ses patients et ainsi mieux le soigner.
Imperturbable, il n’a eu aucun mot d’empathie envers les familles. Droit comme la justice, le procureur Benbouzid lui a finalement lancé : « Personne ne vous comprend, monsieur, mais surtout personne ne vous croit ». Le délibéré sera rendu mi-janvier.
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