Tours | Un beau-père accusé de viols

Au premier des deux jours de son procès, l’accusé a reconnu des attouchements sur un canapé, mais nié catégoriquement le viol et les fellations qui lui valent de comparaître devant les assises

Le beau-père admet “ une part de culpabilité ” © Photo NR

Les faits qui sont évoqués hier et aujourd’hui devant la cour d’assises d’Indre-et-Loire replongent les jurés trois ans en arrière.

Des faits de viol, agression sexuelle, dénoncés le 20 octobre 2016 par la mère de cette petite Alicia (*), 10 ans, et qu’aurait commis son beau-père, 42 ans aujourd’hui.

Incarcéré depuis deux ans et onze mois, l’accusé a souvent varié dans ses déclarations, admettant peu ou prou l’essentiel des faits avant de se rétracter et d’évoquer un complot de la part de son ex-compagne dix ans plus jeune.

Depuis le box où il est arrivé sur deux béquilles, il indique à la présidente de la cour d’assises, Aude Christau, sa nouvelle position : « J’ai une partie de culpabilité, c’est sûr. Je lui dois le respect. L’histoire de l’attouchement sur le canapé, c’est vrai. » En revanche, sur les faits de viol, fellation et pénétration pénienne, l’accusé indique clairement : « Je ne suis pas d’accord. »

Deuxième enfant d’une fratrie de trois garçons, celui que nous appellerons Jean-Claude (*) dit n’avoir pas de bons souvenirs de son enfance.

Non désiré, il est arrivé au moment ou le mariage de ses parents battait de l’aile. Estimant avoir été le « vilain petit canard », il conserve une image très négative de son père qu’il n’a plus vu depuis huit ans, et encore pire de sa mère, sortie de sa vie il y a une quinzaine d’années.

Jean-Claude s’est donc construit « tout seul », a toujours travaillé, comme couvreur d’abord (il a même tenté l’aventure entrepreneuriale avec son frère aîné, jusqu’à ce que ce dernier soit victime d’un grave accident), puis, lui-même victime d’un accident du travail, comme chauffeur routier.

Il a rencontré Clarisse (*) lorsque celle-ci avait 15 ans et se sont finalement mis ensemble quelques années plus tard, dans le sud-Lochois, alors qu’elle avait déjà une petite fille, celle-là même qui aurait subi les sévices. De leur union, est née une petite fille, aujourd’hui âgée de 6 ans.

Courrier anonyme S’il est décrit par certains comme quelqu’un de « porté sur le sexe », « vulgaire », ayant des gestes déplacés même en public ou devant les enfants, d’autres le considèrent comme quelqu’un de normal, un père qui plus est exemplaire, ayant une relation fusionnelle avec sa fille qui a dû se battre pour venir au monde.

Une image qui tranche avec celle d’un prédateur sexuel tel qu’on peut en voir devant une cour d’assises. D’ailleurs, l’expert psychiatre n’a relevé aucun élément psychiatrique, aucun trouble ni signe de maladie mentale. Il exclut la notion « d’attrait pédophilique » pour privilégier une « relation incestuelle ».

Incarcéré à la maison d’arrêt de Tours, il aurait lui-même été victime de violences, y compris sexuelles.
« J’ai prévenu Clarisse qu’elle devrait se méfier quand Alicia grandirait », a indiqué sa mère à la barre, pointant les gestes et propos déplacés de son « gendre ».

En fin de première journée, Clarisse a balayé d’un revers de main les soupçons d’infidélité que Jean-Claude a fait peser sur elle et admis qu’elle comptait bien le quitter avant d’aller dénoncer ses agissements aux gendarmes, ce 26 octobre 2016.

Elle a reconnu également qu’il était un bon père… jusqu’à ce qu’un courrier anonyme attire l’attention de l’aide sociale à l’enfance sur leur foyer.

« Avez-vous dit à Alicia de dire quelque chose pour faciliter votre départ ? », lui a demandé la présidente Aude Christau. Pas du tout, a répondu l’intéressée.

(*) Tous les prénoms ont été modifiés dans l’intérêt … de l’enfant.

Source : lanouvellerepublique.fr

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