Belgique | Un ancien prof est poursuivi pour plusieurs agressions sexuelles sur ses élèves

Un ancien prof de Bertrix est poursuivi pour plusieurs attentats à la pudeur envers ses élèves. Il regrette, mais minimise les faits.

Illustration. éda

Cet ancien prof de l’IND à Bertrix est poursuivi pour plusieurs faits d’attentat à la pudeur, commis notamment envers des élèves de moins de 16 ans. Jeudi matin, la juge Carine Thomas l’a longuement interrogé.

Le Bertrigeois de 33 ans reconnaît avoir des problèmes dans ses relations amoureuses avec les femmes.

«C’est sans doute de ma faute, j’ai du mal à gérer mes émotions, explique-t-il.

Les filles plus jeunes sont plus facilement impressionnables.»

C’est ainsi que le prof s’est mis à draguer plusieurs élèves, à se montrer insistant et à avoir des gestes déplacés.

Les faits remontent à 2014, et même beaucoup plus tôt pour l’une des victimes, proche de la famille.

Alors qu’il aidait une élève à remettre son cours en ordre dans une salle de classe, le prof s’est assis près d’elle, lui a passé la main dans le dos.

Il lui envoyait aussi des messages sur Facebook.

Une autre élève lui reproche le même type de comportement ainsi qu’une main sur la cuisse et des bisous sur la joue.

L’ancien prof reconnaît «des gestes inappropriés » mais pas la main sur la cuisse.

Pourtant une autre jeune fille, elle aussi mineure au moment des faits, parle des mêmes attouchements.

Elle faisait du baby-sitting près du domicile du Bertrigeois.

Elle parle aussi de bisous dans le cou, de tentative d’un baiser.

Ce que nie le prévenu.

«Pourquoi exagérerait-elle ? », demande Carine Thomas.

« Son entourage a dramatisé», répond le prévenu.

Un prévenu qui espérait ne pas être interrogé jeudi, son avocat, Marc Kauten étant absent mais représenté.

La juge Carine Thomas ne l’a pas entendu de cette oreille.

«Le dossier a suffisamment traîné.

Vous dites que vous n’avez pas eu le temps de relire le dossier, mais ce qui s’est passé, vous l’avez en tête.

J’attends de vous que vous soyez sincère.»

Le Bertrigeois reconnaît à plusieurs reprises avoir eu un comportement «à côté des normes », «inadéquat», mais il conteste à chaque fois les attouchements les plus graves.

Comme avec une amie de la famille.

Elle parle de caresses sur ses parties intimes.

Le prévenu ne reconnaît qu’une main sur la cuisse et «des câlins trop appuyés. »

Et le Bertrigeois de parler «de son immaturité en tant qu’homme» à cette période-là.

Carine Thomas lui rappelle alors qu’une multitude d’anciennes élèves parlent d’un prof trop proche, qui communiquait avec ses élèves via Facebook, avec des échanges parfois à connotation sexuelle.

«Vos collègues disent que vous aviez des conversations portées sur le sexe et parfois une manière extrêmement choquante de parler de vos jeunes élèves, souligne-t-elle.

Vos collègues vous ont plusieurs fois rappelé à l’ordre.»

« Oui, il y avait des feux orange, il aurait fallu un feu rouge», commente le Bertrigeois.

Ce feu rouge?

« J’ai été deux mois en prison.

Cela a été les deux mois les plus durs de ma vie.

Je ne le regrette pas.

Cela a été un électrochoc, confie-t-il.

Et il y a eu ma suspension, alors qu’enseigner est une passion. »

L’ancien prof explique aussi avoir fait appel à l’ASBL Médiante pour s’excuser auprès de deux de ses victimes.

Aucune des deux n’a donné suite à la demande du prévenu.

Le procureur de division Étienne Donnay rapporte alors les paroles d’une des victimes, prononcées aux enquêteurs.

« Je n’ai aucune envie de croiser son regard.

Il a bousillé ma vie et celle des autres.»

Le Bertrigeois va être examiné par un centre de santé mental.

Plaidoiries et réquisitoire se tiendront le 14 juin.

Source : L’Avenir

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