Toul | Pédocriminel accusé d’agressions sexuelles sur ses 3 filles : trois ans ferme … Un an par enfant.

Un pédocriminel de Toul a été condamné à trois ans de prison ferme pour avoir agressé sexuellement ou s’être exhibé devant ses trois filles durant des années.

M e Sophie Godfrin-Ruiz, l’avocate du père incestueux, face à M e Stéphane Massé, le représentant de ses trois filles victimes d’abus sexuels. Photo C.G.

« Vous avez raison monsieur le président, je suis un monstre ! », lâche Jack V. Ce père de famille du nord de Toul de 72 ans, est jugé, ce lundi, par le tribunal de Nancy pour une sordide affaire de mœurs.

Sa déclaration pourrait laisser penser qu’il reconnaît ses fautes et fait profil bas.

Ce n’est pas le cas. Car, à peine a-t-il confessé être un monstre qu’il s’empresse de minimiser :

« J’admets être un exhibitionniste mais je n’ai jamais touché mes filles. » Son aînée a révélé le contraire.

C’était le 18 juin 2010. Elle avait 23 ans. Elle s’est présentée au commissariat le plus proche et a mis fin à la loi du silence qui pourrissait la vie de sa famille depuis des années.

« Vous trouvez ça normal ? »

Elle a raconté que son père, décrit comme un « tyran domestique », avait abusé d’elle à plusieurs reprises. Elle se souvient de flashs glauques. Le plus ancien remonte à ses 5 ans. Des attouchements au moment du bain. Elle se rappelle aussi être nue dans la cuisine avec son père sur elle lorsqu’elle avait 10 ans.

Elle n’a pas oublié non plus la vidéo pornographique qu’elle a dû regarder pour son 13e anniversaire.

Pourquoi a-t-elle fini par parler ? Parce que sa petite sœur de 14 ans lui a confié qu’elle avait eu, à son tour, droit au visionnage de films pornos. Son autre sœur de 19 ans est aussi passée par là. Toutes deux ont également pu voir leur père se masturber.

« Vous trouvez ça normal ? », questionne la procureur-adjointe Bluntzer. « Si je dis oui, vous allez en penser quoi ? », rétorque, avec une étincelle d’ironie dans l’œil, le prévenu. Avant de la jouer petit vieux au bout du rouleau, avec ses cheveux gris, son visage usé et sa démarche traînante : « De toute manière, ma vie est finie et je n’ai plus rien. »

« Il ne pleure que sur son propre sort. Il est malin et vicieux », réplique Me Stéphane Massé, l’avocat des jeunes filles abusées et de leur mère.

D’autres victimes, d’autres faits mais prescrits

« Il a un fonctionnement totalement pervers et cela depuis très longtemps », ajoute la procureur-adjointe.

Durant l’enquête, les propres sœurs du prévenu ont, en effet, raconté avoir été violées durant leur enfance par leur frère. Sa première épouse a, elle, dévoilé avoir été battue à coups de câbles électriques. Et, enfin, leur fils, qui a vraisemblablement été lui aussi abusé sexuellement, a confié se souvenir de son père comme « d’un pédophile et d’un zoophile ».

Mais tout cela est prescrit. Seuls les faits sur les trois filles restent punissables. La procureur-adjointe requiert 2 ans ferme.

L’avocate de la défense, Me Sophie Godfrin-Ruiz, fait son possible pour effacer l’étiquette de pervers (« aucune expertise n’utilise ce terme ») et la remplacer par celle de malade qui a besoin d’aide.

Jugement : 3 ans de prison ferme.

( NDLR WP : Pour rappel : Nous sommes dans le pays des Droits de l’homme.)

Le prévenu se montre impassible tandis que ses filles craquent et pleurent dans la salle.

Source : estrepublicain.fr

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