Thionville | Piégée par une famille, un animateur périscolaire est condamné pour tentatives de corruption de mineurs

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« J’ai eu de mauvaises expériences avec les adultes. C’est plus facile avec les enfants »
En deux semaines, les gendarmes avaient enregistré plusieurs plaintes et signalements pour des faits de corruption de mineur, d'agression sexuelle et exhibition sexuelle. [Denis CHARLET / AFP]
Un homme de 22 ans employé comme animateur périscolaire remplaçant à Cattenom et Fixem a été condamné pour tentatives de corruption de mineurs après avoir transmis ses coordonnées personnelles à des fillettes de dix et onze ans. Piégé par la famille de l’une d’elles, il a été condamné.

Remplaçant depuis la rentrée de septembre 2021, un homme de 22 ans en poste à Cattenom puis à Fixem, le temps d’un repas à la cantine, a marqué les jeunes esprits.

Plusieurs plaintes ont été déposées à son encontre pour des faits de tentative de corruption de mineurs.

Il a été interpellé par les gendarmes en janvier 2022 alors qu’il avait donné rendez-vous à une fillette de dix ans, et placé sous contrôle judiciaire.

Étrangement calme à la barre du tribunal de Thionville, l’ancien animateur domicilié à Hettange-Grande, ne semble pas prendre la mesure de la gravité des faits qui lui sont reprochés.

Il explique avoir naturellement de « bons contacts avec les enfants ».

À Cattenom, entre octobre et décembre 2021, deux fillettes sont la cible de ses avances.

Des petits bouts de papiers sur lesquels il a écrit « je t’aime » et inscrit son numéro de téléphone leur sont remis en toute discrétion.

Dans ses déclarations, il avoue s’être « masturbé en pensant à elles ». Quelques semaines plus tard alors qu’il assure un remplacement à Fixem, il remet ça avec une autre fillette de dix ans qui évoque « un regard insistant ».

 

« Déviance pédophile »

Cette fois encore, il lui fait passer ses coordonnées Snapchat, Tik Tok et Instagram.

Mais la petite, en rentrant chez elle, alerte ses parents.

C’est une amie de la famille, qui se faisant passer pour la victime entre en conversation avec l’animateur sur Snapchat.

Un échange a lieu qui rapidement permet de mieux cerner les intentions de l’homme qui ne cache pas son désir d’avoir des relations sexuelles avec elle.

Un rendez-vous est fixé le 27 janvier.

Et ce sont les gendarmes qui vont l’y cueillir.

« Le fait que cette jeune fille ait dix ans ne vous pose pas de problèmes ? »,

demande, consterné, Philippe Rousseau, président du tribunal.

« J’ai eu de mauvaises expériences avec les adultes. C’est plus facile avec les enfants »,

explique le prévenu.

À plusieurs reprises, il reconnaît « une erreur ».

« Je sais que ce n’est pas bien »,

dit-il encore alors même que l’expertise psychologique dont il a fait l’objet relève « une déviance pédophile ».

Deux ans de prison avec sursis probatoire de trois ans et une interdiction d’exercer une profession en lien avec des mineurs sont requis par le procureur de la République.

Le primo délinquant est finalement condamné à cinq ans de suivi sociojudiciaire.

L’interdiction d’exercer une activité professionnelle en lien avec les enfants, une inscription au fichier d’auteurs d’infractions sexuelles et une interdiction d’entrer en contact avec les victimes ont également été prononcées.

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