Suisse | Un fribourgeois accusé d’inceste sur sa belle-fille, condamné à 6 ans de prison

MAJ du 11/05/17

Le quinquagénaire portugais incarcéré provisoirement depuis l’été 2015 a été condamné à 6 ans de prison par le Tribunal de la Broye fribourgeoise.

«Monsieur, vous vous étiez engagé à protéger votre belle-fille, et pourtant vous êtes celui qui lui a tout volé. Vous lui avez pris sa liberté, sa vie d’adolescente, et l’avez privée de la joie de vivre et de l’insouciance auxquelles doit avoir droit toute jeune fille.»

Le jugement lu hier matin par la présidente du Tribunal pénal d’Estavayer-le-Lac (FR), Marlène Collaud, n’a laissé aucune place au doute. Les cinq juges de la Broye fribourgeoise ont unanimement reconnu Jorge* (51 ans) coupable de viols et contraintes sexuelles sur Luisa*, sa belle-fille aujourd’hui âgée de 21 ans. Ce Portugais dit pourtant la considérer comme l’une de ses filles. Il a connu sa mère lorsque l’enfant avait 9 ans (lire «Le Matin» de samedi).

Terrible conflit de loyauté

La Cour a qualifié la culpabilité du quinquagénaire de «particulièrement lourde», l’accusé ayant contraint Luisa à subir ses assauts pendant trois ans et demi (jusqu’à l’été 2015, date de sa mise en détention provisoire) dans leur petit appartement 3,5 pièces d’Estavayer, et ce chaque mois. Sans compter les attouchements quotidiens dans les parties intimes de la jeune femme (établie en Suisse avec sa famille depuis 2009).

«Vos agissements sont d’autant plus abjects que vous saviez que votre belle-fille avait déjà été abusée», a poursuivi Marlène Collaud, en référence aux attouchements perpétrés au Portugal par le grandpère (maternel cette fois) de Luisa, lorsqu’elle avait 12 ans. La présidente a en outre qualifié de «pseudo-coup de théâtre des plus pathétiques» les déclarations de l’épouse de Jorge lors du procès, vendredi dernier. Ce jour-là, la mère de famille a spontanément signifié aux juges que les deux filles que le couple a eues en commun (aujourd’hui âgées de 12 et 6 ans) lui avaient confié en début d’année avoir vu leur demi-soeur passer sa main entre les jambes de leur père tout en lui «donnant des bisous sur la bouche», lorsqu’ils vivaient encore tous les cinq. Des gestes que la Portugaise jurait avoir également constatés elle-même, sans en avoir jamais fait état tout au long de l’enquête pénale. Cette femme privée de mari depuis près de deux ans a éclaté en sanglots à la sortie de la salle d’audience: en effet, le tribunal a prononcé la même peine que celle requise par la procureure Yvonne Gendre. Soit 6 ans de prison ferme. «Ça me fait mal de la voir comme ça…» nous a confié en pleurant Luisa, perdue dans un terrible conflit de loyauté. Assise juste devant elle lors de son audition par la Cour, sa mère n’a pas hésité à la qualifier de menteuse.

«J’étais convaincue que cette personne méritait d’être condamnée», réagit l’avocate de la jeune plaignante, Me Maude Roy Gigon. «C’est une reconnaissance par rapport à la manière dont elle a été détruite par les abus de son beaupère.» Ce dernier devra verser à sa belle-fille une indemnité de 20 000 fr. pour tort moral.

«J’ai fait mon maximum», lâche pour sa part l’avocat commis d’office de Jorge, Me Jérôme Magnin. Qui attend de savoir si son client a l’intention de recourir contre sa condamnation.

Source: Press Reader


Article du 06/05/17

Suisse | Un fribourgeois accusé d’inceste sur sa belle-fille

Le parquet fribourgeois a la certitude qu’un père de famille portugais a abusé de la fille de son épouse entre ses 16 et 20 ans, et ce chaque mois. Il requiert 6 ans de prison.

En détention préventive depuis près de deux ans, le quinquagénaire a comparu hier devant le Tribunal pénal d’Estavayer-le-Lac (FR). Image: Laurent Crottet

L’atmosphère était des plus malsaines hier au Tribunal d’Estavayer-le-Lac (FR). Entre Jorge* (51 ans) et sa belle-fille Luisa* (21 ans), une paroi de séparation en bois – installée à la demande de celle qu’il considérait comme l’une de ses filles (l’homme ayant rencontré sa mère alors que l’enfant n’avait que 9 ans).

Cela fait 22 mois que ce père de deux autres fillettes (aujourd’hui âgées de 12 et 6 ans) a été incarcéré, dans l’attente de son procès pour viols et contraintes sexuelles.

«Ma fille ment»

Début juillet 2015, Luisa perdait avec effet immédiat sa place d’apprentissage au sein d’un EMS de la Broye, en raison d’absences injustifiées et de résultats scolaires insuffisants. Un licenciement qui aurait décidé cette jeune Portugaise – avec le soutien d’une collègue – à dénoncer à la police les relations sexuelles que son beau-père (également sans emploi depuis 2011) lui aurait imposées chaque mois depuis trois ans et demi. Ainsi que des attouchements quasi quotidiens sur ses parties intimes.

Le tout dans un petit appartement de 3,5 pièces à Estavayer, où la famille a emménagé à son arrivée en Suisse en 2009. En profitant de l’absence d’Elisabete*, mère de Luisa et épouse de Jorge, le plus souvent le samedi, lorsque cette dernière partait en course avec leurs deux filles. Mais aussi en présence de l’une d’elles, un soir, alors que cette enfant était âgée de 6 ans et dormait dans le lit conjugal.

«Elle a menti pour pouvoir atteindre son objectif: quitter la maison, comme le lui conseillaient les services sociaux», a lâché froidement Elisabete aux cinq juges, et malgré la présence de sa fille, assise derrière elle dans un état de stress palpable…

Plaignante en larmes

Avant de lancer une petite bombe, au moment où la présidente du tribunal, Marlène Collaud, lui a demandé si elle avait quelque chose à ajouter: «Il y a quelques mois, ma deuxième fille (ndlr: l’enfant de 12 ans) m’a confié avoir vu Luisa* passer sa main entre les jambes de mon mari et lui donner des bisous sur la bouche, quand nous vivions encore tous les cinq. J’avais moi-même constaté qu’elle lui mettait les mains à cet endroit et sur ses fesses, et sa sœur cadette me l’a aussi confirmé.» Un élément nouveau qui n’avait pas été mentionné en près de deux ans d’enquête pénale. «C’était à Luisa de le dire, pas à moi», s’est-elle défendue, en dépit des larmes qui coulaient sur le visage de la jeune plaignante. Des allégations confirmées par Jorge.

«Je ne crois pas que ces nouvelles déclarations soient farfelues, même si je ne sais plus quoi penser de cette obscure affaire familiale, où rien n’est clair», a déclaré en plaidoirie l’avocat d’office du quinquagénaire, Me Jérôme Magnin.

Et de plaider «un doute insurmontable», tout en fustigeant une enquête pénale menée exclusivement à charge. La procureure Yvonne Gendre a pour sa part requis une peine de 6 ans de prison, convaincue «de manière certaine» de la culpabilité du Portugais. Verdict mercredi. (Le Matin)

Source: Le Matin

Source(s):