Sévérac | Pas de prison pour le grand-père reconnu coupable d’inceste

oui

Pédocriminel En liberté

« Il est gentil papi… mais pas pour tout le monde. Papi, c’est aussi un agresseur sexuel ! »
Quelques semaines après le procès retentissant d’un entrepreneur Lozérien qui avait semé l’émoi sur le territoire sévéragais, une deuxième affaire de mœurs était jugée ce jeudi 5 mai en correctionnelle, au Tribunal de Rodez.

Une affaire où il était une nouvelle fois question d’inceste et de pédophilie dans un cadre familial puisque derrière l’image du supposé « gentil papi », se trouvait en fait un agresseur sexuel.

Sur la commune de Sévérac d’Aveyron, de 2016 à 2019, l’impensable avait lieu dans une famille bien connue sur le territoire.

Cet homme aujourd’hui âgé de 83 ans, (77 ans au moment du début des faits), père de 5 enfants, grand-père de 9 petits-enfants et même aujourd’hui arrière-grand-père, se livrait à des attouchements sur sa petite fille âgée d’à peine 8 ans.

Tous les mercredis, alors que l’enfant venait passer la journée chez ses grands-parents pour être en sécurité et ne pas être seule pendant que papa et maman travaillaient, son grand-père profitait des moments où il se retrouvait seul avec elle pour se livrer à des actes inqualifiables…

Cela se passait sous cette véranda, où se déroulaient d’ordinaire les Noëls et autres fêtes de famille…

Il aura fallu un cours de science sur la reproduction et la sexualité pour que cette petite fille, alors scolarisée en classe de CM2, interroge son maître pour savoir si « ça » peut se faire dans la famille, avec des gens qu’on aime…

A partir de là se mettront en place une prise de conscience progressive, des confessions à un camarade, à une maman, à l’assistante sociale…

L’enquête aura duré 3 ans, rythmée par des auditions, des expertises psychiatriques et médico-légales, ô combien traumatisantes pour une enfant de 10 ans.

Durant cette enquête, sa maman avouera avoir elle aussi subi des attouchements de la part de cet homme (son beau-père) durant de nombreuses années, sans jamais oser en parler, de peur de ne pas être crue.

A la barre, elle expliquera que jamais elle n’aurait pu imaginer qu’il s’en prenne à une enfant ; d’où son sentiment de culpabilité depuis la révélation des faits pour ne pas avoir su la protéger.

Devant les gendarmes, le juge d’instruction et lors de l’audience à travers les paroles de son avocat, l’accusé, qui n’était pas présent jeudi dernier à la barre, reconnaîtra les faits vis-à-vis de sa petite-fille, et à demi-mot vis-à-vis de sa belle-fille.

Par contre, il n’apportera aucune explication et ne montrera aucune once d’empathie vis-à-vis de ses victimes.

Et le Procureur de préciser :

« il est gentil papi… mais pas pour tout le monde. Papi, c’est aussi un agresseur sexuel ! ».

Alors que la peine maximale encourue était de 10 ans, le procureur a requis 5 ans d’emprisonnement dont 3 ans avec sursis probatoire, une obligation de soins et une interdiction de séjour dans un rayon d’un km autour du domicile de ses victimes.

Finalement, après la plaidoirie de la défense qui peinait à défendre l’indéfendable, le prévenu a été condamné à 4 ans de prison dont 2 ans avec un sursis probatoire de 2 ans, une obligation de soins et une interdiction d’entrer en contact avec les victimes.

En outre, cet homme, reconnu coupable de pédophilie et d’inceste, sera fiché.

S’agissant de la jeune victime, elle a perdu son identité, sa place d’enfant, de petite fille…

Pour autant, âgée de 13 ans aujourd’hui, elle a tenu à être présente à l’audience et souhaite tourner la page.

Un souhait partagé par ses parents et son frère qui ont su rester unis pour affronter cette épreuve…

Notons que le prévenu devrait voir sa peine aménagée, eu égard son âge et son état de santé, il ne devrait pas être incarcéré.

Source(s):