Sète | Un sexagénaire s’exhibe devant plusieurs collégiennes, un an de prison ferme

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Le prévenu avait déjà été condamné à de multiples reprises pour les mêmes faits
Nu sous son imperméable, le sexagénaire s’était exhibé devant des mineures près d’un collège de Sète : un an de prison ferme.

Le prévenu, déjà condamné à de multiples reprises pour les mêmes faits, a vu s’ajouter à sa peine la révocation d’un sursis de six mois.

Le 7 septembre dernier, six collégiennes âgées de 12 à 13 ans donnaient l’alerte après avoir croisé un exhibitionniste à proximité du collège Jean-Moulin, dans le quartier du Barrou, à Sète.

Les jeunes filles expliquaient avoir croisé, en allant en classe, vers 8 h, un homme nu sous un imperméable beige.

Celui-ci leur aurait montré ses parties intimes.

Grâce au signalement communiqué à la police, l’homme était interpellé vendredi 8 septembre, grâce notamment à l’identification de sa voiture.

Le prévenu était jugé lundi 11 septembre en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Montpellier.

La présidente Christine Castaing a lu des extraits des auditions des jeunes filles.

L’une affirme que l’homme serait sorti d’un jardin et se serait dirigé vers elle en la regardant. Une autre, déclare qu’il était caché dans une impasse.

Une troisième enfin, explique qu’il se masturbait. Toutes décrivent la même tenue vestimentaire et le fait que l’individu, nu sous son imperméable, se serait exhibé devant elles”.

“Pulsions”

L’homme, un retraité de 69 ans, compte de multiples mentions au casier judiciaire pour exhibition sexuelle. La dernière remonte à 2021, dans la Chaumont, en Haute-Marne.

La présidente l’interroge sur les “pulsions” dont il dit être victime. Cheveux et barbe longue blanchis, le prévenu explique d’une voix faible :

“Pendant l’enfance, on m’a obligé à m’exhiber, au pensionnat.

J’ai suivi des psychothérapies, je passe très rarement à l’acte.”

Questionné sur son exhibition devant des jeunes filles mineures, ce 7 septembre :

“Je ne savais pas qu’il y avait un collège à côté.”

Si le mis en cause a fait l’objet d’un suivi socio-judiciaire, les expertises dont il a fait l’objet n’ont pas relevé de pathologie psychiatrique, mais une “difficulté à maîtriser ses pulsions”.

Le sexagénaire explique avoir quitté Chaumont, “un désert médical”, pour être mieux pris en charge à Montpellier.

“Une association m’aide, on fait beaucoup d’activités.”

“Choc psychologique”

Dans la salle d’audience, chaque jeune fille est représentée par l’un de ses parents. Toutes se sont constituées parties civiles, au côté de l’association d’aide aux victimes.

Leur avocate insiste sur les conséquences de cette exhibition sur les collégiennes :

“Quel impact cela va avoir ? Nul ne peut le dire.

Toutes ont vécu un choc psychologique.

Cela a perturbé leur sommeil, leur scolarité”.

Devant un prévenu sorti de prison en décembre 2022, la procureure regrette que “tout ce que la justice a fait pour qu’il ne réitère pas a échoué : les travaux d’intérêt général, le sursis probatoire”.

L’avocate de la défense relève que le traitement contre le VIH que suit son client (il a été contaminé en 1984) est incompatible avec celui destiné à lutter contre ses pulsions.

Elle observe qu’il n’a “jamais été poursuivi pour agression sexuelle” et plaide son “besoin d’aide psychologique.”

“La psychiatrie est le parent pauvre de la médecine aujourd’hui en France.

C’est un suivi qui prend du temps.”

Le prévenu, lui, a exprimé ses regrets avant que le tribunal se retire pour délibérer.

Inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles

Suivant les réquisitions du parquet, celui-ci a condamné le sexagénaire à 18 mois de prison dont 12 avec sursis probatoire pendant deux ans, auxquels s’ajoutent six mois de sursis révoqués.

Le prévenu purgera donc une peine d’un an ferme, avec maintien en détention.

Le tribunal a par ailleurs prononcé une obligation de soins psychiatriques auprès d’une structure spécialisée dans les troubles de la sexualité, une interdiction de séjour dans l’Hérault et une interdiction définitive d’exercer une activité au contact des mineurs.

L’homme se voit par ailleurs inscrit fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

Il devra enfin indemniser chacune des victimes.

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