Sens | Un père condamné pour les viols et agressions sexuelles sur sa fille

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Correctionnalisation de viols incestueux sur sa fille de 8 ans au moment des faits
Poursuivi pour une agression sexuelle sur sa propre fille, âgée de 8 ans au moment des faits, un homme de 46 ans a été condamné, ce mardi 27 septembre 2022, à cinq ans de prison, dont un an avec un sursis probatoire, par le tribunal correctionnel de Sens.

Un homme âgé de 46 ans était jugé, ce mardi 27 septembre 2022, par le tribunal correctionnel de Sens, pour des faits d‘attouchements sexuels sur sa propre fille, âgée de 8 ans au moment des faits. Incarcéré depuis trente mois, il rejette toutes les accusations qui pèsent contre lui.

L’épilogue d’une longue procédure. Procédure durant laquelle le prévenu, en détention provisoire depuis le 2 avril 2020 et non représenté par un avocat, aura éclusé toutes les voies de recours. Demande de nullité de son audition filmée, multiples requêtes au sujet de “l’impartialité” des enquêteurs, une vingtaine de saisines à la Cour de cassation… et même une requête pour être jugé par la cour d’assise, plutôt que par un tribunal correctionnel.

Rien n’y fait. Le dossier étant purgé, l’heure était aux explications. À commencer par les faits de cet après-midi du 13 août 2018, à Joigny, lorsque la victime, alors âgée de 8 ans, racontera à sa mère que son père l’aurait obligée à avoir un rapport sexuel quelques heures auparavant.

Le 17 août, la petite fille est entendue, après insistance de sa mère, par les gendarmes.

“Il a enlevé son pantalon, il m’a forcée à enlever le mien, ensuite, il a mis son zizi dans ma zezette”, raconte-t-elle aux enquêteurs, en désignant son entrejambe.

Elle indiquera aussi avoir “crié”, “pleuré” pour qu’il arrête.

Un fait confirmé par son petit frère auprès des gendarmes, mais avec une certaine inconstance. Il assure une première fois avoir vu sa sœur “allongée, sans pantalon” dans la chambre parentale. Puis, dans le salon. Un jour, il assure avoir vu le sexe de son père “sur le dos” de la victime, avant de se contredire le lendemain. Seul aspect invariable de son récit, il dit se rappeler “des cris de douleur” de sa sœur.

Les expertises diligentées ne seront pas plus concordantes.

Un premier examen gynécologique notera un “hymen très complaisant”, signe d’une pénétration sexuelle. Conclusion que récuse un second spécialiste.

Toutefois, les différentes psychiatres noteront une symptomatologie signalant un traumatisme dû à une agression sexuelle. Maux de ventre, colère soudaine, signe de misandrie, haine des garçons de son entourage, peur panique à l’idée de revoir son père.

Lui s’érigera en victime d’un “complot” de son ex-compagne.

“Elle voulait divorcer, elle voulait la garde des enfants, elle lui a dit de dire que je l’ai violée”, dixit le prévenu, parlant même de la naissance d’un “trouble” suite aux expertises gynécologiques.

Mais il n’apportera d’explication quant à sa fuite, après sa convocation par les gendarmes, en octobre 2018. Ni au sujet des accusations de sa demi-sœur, pointant “plusieurs attouchements sexuels”.

Présente au tribunal, la victime, aujourd’hui âgée de 12 ans, ne se reniera pas non plus.

“C’est ça qu’il m’a fait. Il a toujours été violent, il m’a violée”, relate cette collégienne qui dit avoir “toujours autant peur des hommes”.

Pour sa part, le parquet estime que la “vérité se présente de deux manières dans ce dossier”. Celle du prévenu :

“D’un complot ourdi par son ex-compagne, par les enquêteurs, par les experts, par les magistrats”, et celle de la victime, “dont les dires sont relatés, corroborés, confirmés”, souligne Elsy Terosier, substitute du procureur de la République de Sens, qui demandera une peine de quatre ans ferme, dont un an avec un sursis probatoire d’une durée de trois ans.

Le tribunal choisira finalement d’être plus sévère. Condamné à cinq ans de prison, dont un an avec un sursis probatoire d’une durée de trois ans, le père de famille est maintenu en détention et se voit retirer son droit de garde sur sa fille.

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