Nantes | Le professeur d’EPS accusé d’agressions sexuelles par 3 élèves, relaxé

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Pédocriminel En liberté

Jugé pour trois « agressions sexuelles » commises sur des collégiennes.
Le tribunal correctionnel de Nantes a relaxé, le 26 septembre 2022, un professeur d’EPS du nord Loire-Atlantique, qui était jugé pour trois “agressions sexuelles”.

Le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique) a relaxé, lundi 26 septembre 2022, un professeur d’Education physique et sportive (EPS) du collège d’une commune située entre Nantes et Châteaubriant (Loire-Atlantique), qui était jugé pour trois « agressions sexuelles » qu’il aurait commises sur des collégiennes.

L’homme de 36 ans était ainsi d’abord accusé par une élève de 14 ans d’avoir glissé sa main entre les deux parties d’un fauteuil de car pour toucher « à deux reprises » ses fesses, lors d’un voyage scolaire en Angleterre en mai 2019.

Les faits étaient survenus dans la pénombre, alors que le car roulait de nuit et que l’intérieur était « très peu éclairé » ; la plaignante n’avait « pas vu » l’enseignant faire le geste dont elle l’accusait, avait-elle reconnu lors du procès le 21 septembre 2022, mais elle en avait déduit qu’il en était l’auteur dans la mesure où il occupait le siège situé juste derrière le sien.

Une autre « agression sexuelle » aurait aussi eu lieu l’année précédente lors d’un voyage en Normandie : il aurait « touché les fesses » d’une adolescente de 15 ans dans un musée bondé « en profitant de la foule ».

Enfin, une autre élève s’était plainte que le professeur de sport l’aurait « collée » en voulant lui montrer le « bon geste » à accomplir pour servir au badminton.

Tous ces faits n’avaient été dénoncés qu’en 2020 : des « rumeurs » entre collégiennes accréditaient l’idée d’un « comportement dérangeant et gênant » chez cet enseignant « assez tactile » mais parfaitement inconnu de la justice.

Lors de son procès, le professeur avait énergiquement réfuté ces accusations : il n’a « jamais » commis de tels faits et est « tombé de très très haut » quand il a appris les rumeurs qui circulaient sur son dos.

« Hormis une vexation sur une note en cours, je ne vois pas pourquoi elle a dit ça : nos rapports étaient cordiaux », avait-il dit à propos de la première plaignante.

« Sali » et « au coeur de la tourmente depuis deux ans », l’enseignant a été suspendu de ses fonctions par le rectorat de l’académie de Nantes mais a continué à toucher l’intégralité de sa rémunération.

« C’est très très dur à vivre… C’est un cauchemar pour moi », avait-il dit aux trois juges du tribunal correctionnel de Nantes le 21 septembre 2022.

Lors de l’audience, son avocat Me Stéphane Vallée avait fait témoigner une professeure d’anglais et un professeur d’histoire -géographie du collège concerné, pour attester de « l’exemplarité » et du « professionnalisme » de leur collègue. Une professeure de sport de Rezé était aussi venue témoigner des difficultés des enseignants, dans leur discipline, à apprendre les bons gestes sportifs aux élèves sans pour autant les mettre mal à l’aise.

Le procureur de la République avait lui-même requis une relaxe partielle de l’enseignant sur l’épisode du cours de badminton faute de « caractère sexuel » dans le geste litigieux. En revanche, il avait requis six mois de prison avec sursis en guise de « peine d’avertissement » pour les faits commis lors des voyages scolaires en Normandie puis en Angleterre.

Le représentant du ministère public voulait aussi que le tribunal prononce une interdiction de contacts avec les mineurs et d’exercer le métier d’enseignant pendant cinq ans. Le nom de l’enseignant aurait dès lors été automatiquement inscrit sur le Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS), ce qui l’aurait obligé à pointer au moins une fois par an pendant vingt ans au commissariat de police ou la gendarmerie la plus proche de son domicile.

L’avocat de la défense, Me Stéphane Vallée, avait lui pilonné l’enquête des gendarmes au cours du procès : ils n’avaient pas pris la peine d’entendre les autres enseignants et collégiens qui se trouvaient dans les cars scolaires en Normandie et Angleterre, ce qui aurait permis selon lui de mettre hors de cause son client…

Le tribunal correctionnel de Nantes s’est finalement rangé à ses arguments en prononçant la relaxe de son client.

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