Nemours | Un ex-assistant familial condamné pour viols sur une adolescente

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Il demande pardon de « l’avoir mal aimée » !
L’accusé comparaître durant deux jours, aux assises, à Melun (©La Rep77)
Un enquêtes était ouverte depuis 2015 sur les agissements de l’assistant familial et de l’adolescente. Ayant nié le moindre abus, l’enquête avait aboutie à un classement sans suite…

L’accusé, qui a comparu libre devant la cour d’assises de Seine-et-Marne, à Melun, a écopé de dix ans de réclusion criminelle. Il a été écroué à l’issue de son procès.

Il est arrivé libre à l’audience. Après deux jours de procès, il est ressorti du palais de justice de Melun, les menottes aux poignets.

Un ex-assistant familial agréé, qui habitait autrefois à Nemours, a été condamné – mardi 12 janvier – à dix ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Seine-et-Marne, pour viols et agressions sexuelles sur mineure de moins de quinze ans.

Une peine assortie d’un suivi sociojudiciaire d’une durée de trois ans. L’avocat général avait requis six ans d’emprisonnement, avec un suivi sociojudiciaire de six ans.

Il était reproché à l’accusé d’avoir – pendant plus d’un an – abusé d’une adolescente, dont il s’était vu confier la garde par le conseil départemental.

Tout au long de l’instruction, ainsi que pendant l’audience, qui s’est tenue à huis clos, l’accusé a maintenu que les relations sexuelles avec la mineure étaient consenties de part et d’autre.

C’est peu de dire que l’affaire a eu du mal à atterrir devant la cour d’assises.

Et pour cause : suite à un premier signalement, en 2015, une enquête avait été ordonnée pour comprendre la nature des relations entre l’assistant familial et l’adolescente, alors âgée de 14 ans. Celle-ci avait nié subir le moindre abus. Ce qui avait abouti à un classement sans suite.

Quelques mois plus tard, un second signalement – émanant de proches de la jeune fille – avait permis de découvrir le terrible « secret », dans lequel la victime – placée chez cet assistant en raison de carences familiales – était enfermée.

Depuis septembre 2014, elle subissait de nombreux assauts de la part de l’accusé.

Ambivalence, honte, culpabilité, peur : la malheureuse, qui a longtemps couvert son agresseur, était plongée dans un profond mal-être.

 

12 janvier 2020 :

Philippe G., 59 ans, ancien assistant familial agréé par le conseil départemental, comparaît aux assises de Seine-et-Marne à partir du lundi 11 janvier.

Cet homme divorcé est accusé d’avoir agressé sexuellement et violé une mineure de moins de 15 ans qui avait été placée chez lui, à Nemours.

Des faits qui auraient été commis de septembre 2014 à septembre 2015.

Une première alerte avait été lancée par le père de l’adolescente, qui avait découvert des mots manuscrits équivoques. Mais la jeune fille avait botté en touche, indiquant qu’il s’agissait de la transcription de paroles d’une chanson…

Phillippe G. s’était alors décrit comme « confident » et avait contesté tout comportement répréhensible. Le dossier avait été classé sans suite.


L’enquête relancée

Mais un nouveau signalement est adressé au parquet de Fontainebleau en 2015.

Un échange suggestif entre la jeune fille et son assistant est intercepté sur Facebook. Ce dernier aurait dit « avoir envie de lécher la webcam ».

L’enquête est réouverte et la jeune victime continue de tout nier, considérant son interlocuteur « comme un papa, pas comme un petit ami… »

Mais en garde à vue, le suspect avoue spontanément s’être masturbé à la vue de la mineure, sous l’effet de l’alcool, lors de conversations filmées.

Il est renvoyé en correctionnelle dans un premier temps. Cependant, les confidences de l’adolescente, pendant une hospitalisation, relancent les investigations. L’enquête est alors confiée à la brigade départementale de protection de la famille.

Viols présumés

En fait, Phillipe G. aurait commis des attouchements et des viols, s’inspirant de films pornographiques qu’il regardait avec la jeune fille. Il aurait également fait usage de godemichés et lui aurait offert de la lingerie.

La victime indique s’être opposée à ces actes mais avoir eu peur de celui qu’elle considérait comme son second père, et qui aurait menacé de la tuer ou de se pendre. L’auteur présumé, lui, a évoqué pour sa part des relations sexuelles « consenties », « en raison de leur amour. »

Il a cependant demandé pardon, « pas de l’avoir aimée, mais de l’avoir mal aimée… »

Placé sous contrôle judiciaire, l’accusé se présentera libre devant les jurés. Il encourt une peine de détention. Le verdict sera rendu le mardi 12 janvier.

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