Sarcelles | 7 hommes condamnés par la cour d’assises des mineurs pour le viol de 2 adolescentes

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L’acquittement du 8ème accusé a été dur à entendre pour la partie civile
Les deux jeunes filles ont affirmé avoir été embarquées dans une voiture par des inconnus, avant d’être retenues dans une cave puis d’être violées par une groupe d’hommes. L’un des huit suspects demande aujourd’hui sa remise en liberté.

Actualisation du 27 mars 2024

7 hommes, âgés au moment des faits de 17 à 29 ans, condamnés à des peines de 4 à 8 ans de prison par la Cour d’Assises des Mineurs de Pontoise pour le viol de deux adolescentes de 13 ans dans une cave à Sarcelles.

Elles avaient fugué de leur village près de Troyes (Aube) en octobre 2020 pour rejoindre un homme qui se faisait appeler «Fumier» sur le net.

Un 8ème homme, poursuivi pour complicité de viol sur mineur, a été acquitté.

«C’est un soulagement de se dire que c’est terminé mais je trouve que certains auraient mérité de prendre plus, confie la mère d’Alice*. Ce qu’ils ont fait à ma fille, on ne pourra pas l’effacer. Ils lui ont volé une partie de sa vie, de son intimité»

Les peines prononcées sont inférieures à celles qu’avait requises l’avocate générale. Estimant que les deux adolescentes avaient subi un «dressage» dans le but de les prostituer, elle avait demandé des peines de 5 à 18 ans de réclusion.

L’acquittement du 8ème accusé a été dur à entendre pour la partie civile.

«C’est une décision logique, commente son avocat Philippe Illouz. Il a fait venir les filles à Sarcelles mais il n’a jamais incité à les violer. Rien ne permet de le dire qu’il a agi sciemment», a reconnu le président.

Cet homme se faisant appeler Fumier avait échangé par msg avec Alice et Maylis* pendant plusieurs semaines avant les faits.

À cette époque, Alice se met en danger sur les réseaux sociaux. Elle cherche l’attention d’hommes qui lui feraient oublier son surpoids et son mal de vivre. Cette fragilité la conduit à accepter un rdv avec un homme, qui l’a ensuite forcée à avoir un rapport sexuel quelques mois avant les faits.

Ce 29.10.20, Alice invite sa copine à venir dormir avec elle chez son père. Les deux adolescentes quittent le logement situé dans un village de l’Aube après 2 heures du matin. Dans leur sac, elles prennent leur doudou ainsi que des préservatifs et du gel lubrifiant.

Le dossier comporte 127 pages de msg parfois très crus échangés avec Fumier.

«Tout ce qui a été échangé, ça reste du virtuel, soulignait récemment au Parisien Arnaud, le père d’Alice. Oui, elle disait des choses choquantes, mais ce n’était pas réel. Elle a 13 ans»

Après 4 heures de marche, elles arrivent à la gare de Troyes et prennent un train. Une fois à Paris, Fumier leur révèle par msg que leur destination est en fait Sarcelles. Elles suivent ses indications et montent dans un RER.

À l’adresse indiquée, 2 hommes se présentent à elles et les font monter dans une voiture.

Elles pensent que l’un d’eux est Fumier. Quand elles continuent de recevoir des msg de sa part, elles comprennent qu’elles se trouvent avec des inconnus envoyés par ses soins.

L’un d’eux impose à Maylis une fellation dans la voiture. Au procès, Mahamadou S. a reconnu la pénétration mais pas la contrainte.

«Il savait qu’elle était mineure, en fugue et recherchée par sa famille», a rappelé la cour en prononçant la peine la + lourde à son encontre.

Puis elles ont été emmenées dans une cave sis 1, allée PaulLéautaud, aux Vignes Blanches. Elles y sont restées de 13 à 19 h. Les faits se sont déroulés dans la pénombre.

Le jour du viol, le père d’Alice n’a constaté leur disparition que tard, pensant qu’elles faisaient une grasse matinée. En voyant les oreillers utilisés pour simuler leur présence sous les draps, il comprend.

Les 2 mamans se mettent à leur recherche sur les réseaux sociaux. C’est finalement la tante de Maylis qui parvient à les localiser.

Elles ont été secourues par les policiers vers 20 heures.

7 traces d’ADN ont été retrouvées sur le corps d’Alice, 4 sur celui de Maylis.

Les accusés se sont défendus en déclarant qu’ils pensaient qu’elles étaient consentantes et qu’elles avaient 16 ans.

«Vous étiez conscient de leur jeune âge et de leur précarité», a estimé la cour.

Le président a jugé qu’il y avait une «contrainte morale» qui s’était exercée, en soulignant la différence d’âge, la nature des lieux et la simultanéité.

«Certains d’entre vous l’ont reconnu».

 

Source

Article du 28 mars 2024

Un jeune homme de 19 ans a demandé sa remise en liberté jeudi aux juges de la chambre de l’instruction de Versailles, alors qu’il est mis en examen à Pontoise, depuis novembre 2020, pour le viol et la séquestration de deux jeunes filles de 13 ans à Sarcelles un mois plus tôt, rapporte ce samedi Le Parisien.

En tout, huit individus sont suspectés dans cette affaire de viol en réunion.

Cinq jeunes hommes âgés d’une vingtaine d’années sont actuellement derrière les barreaux et deux autres ont été placés sous contrôle judiciaire.

Ils encourent jusqu’à vingt ans de réclusion.

Piégées sur Snapchat

Les faits présumés se sont déroulés le 30 octobre 2020.

Deux jeunes filles contactent le commissariat de Sarcelles, assurant avoir été séquestrées dans une cave par des jeunes pendant plusieurs heures, alors qu’elles avaient fui leur domicile dans la nuit pour se rendre à Paris.

Le récit des deux jeunes filles évoque celui d’un piège.

Alors qu’elles avaient rendez-vous dans la capitale avec un jeune garçon avec lequel elles avaient échangé sur le réseau social Snapchat, une fois qu’elles sont arrivées à Paris, le garçon leur demande de le rejoindre finalement à Sarcelles.

Sur place, deux inconnus les embarquent dans leur véhicule.

Une des jeunes filles est violée dans la voiture.

Elles sont ensuite emmenées dans une cave où elles sont toutes les deux violées par plusieurs hommes, parfois sous l’oeil d’une caméra.

Les jeunes adolescentes parviennent finalement à prendre la fuite par une fenêtre une journée plus tard.

Sept profils génétiques masculins identifiés

L’enquête débute et les premières constations médicales confirment les dires des jeunes filles.

Alors que les victimes éprouvent des difficultés à aiguiller les enquêteurs, en raison du traumatisme et de la pénombre présente lors des faits, les profils génétiques de sept potentiels agresseurs sont identifiés.

Cinq personnes sont arrêtées et placées en garde à vue fin novembre 2020, avant que trois autres suspects ne soient identifiés et présentés à un juge jusqu’en février 2022.

Si certains reconnaissent un rapport consenti, la plupart nient les faits.

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