Saint-Mards-de-Blacarville | Un maître d’apprentissage condamné à 9 mois de prison avec sursis pour agression et harcèlement sexuels sur une jeune apprentie de 17 ans

Le maître d’apprentissage condamné pour agression sexuelle sur son apprentie mineure à Pont-Audemer

Illustration Paris Normandie

Un maître d’apprentissage devait s’expliquer vendredi 3 juillet 2020 devant le tribunal correctionnel d’Évreux de son comportement face à une apprentie mineure.

Un maître d’apprentissage en charcuterie, habitant Saint-Mards-de-Blacarville, devait s’expliquer vendredi dernier devant le tribunal correctionnel d’Évreux de son comportement face à l’une de ses apprenties alors âgée de 17 ans.

Il était poursuivi pour agression sexuelle et harcèlement de septembre 2018 à juillet 2019 à Pont-Audemer. Les faits dénoncés par la jeune fille, qui a tenté de se suicider, consistent en des caresses sur les fesses, la pose de mains sur les hanches ou bien sur la poitrine à l’occasion d’une démonstration de désossage d’un lapin.

Outre une foultitude de SMS envoyés à toute heure du jour ou de la nuit à « Ma princesse » et des poèmes dignes d’un collégien, il ira jusqu’à lui mettre la pression pour obtenir son numéro de téléphone. Après de nombreux refus, par peur, elle le lui donnera.

Tétanisée lorsqu’en de rares occasions elle se retrouve seule avec son mentor, elle s’en ouvre à sa mère, qui l’empêche d’en parler à son père par peur des réactions de ce dernier.

ANOREXIE ET DÉPRESSION

Un apprentissage commencé en magasin qui ne lui plaît guère va la transformer lorsqu’elle accède au laboratoire, où elle va pouvoir s’exprimer. Entre-temps, le harcèlement que lui fait subir son formateur vient à bout de son enthousiasme et l’entraîne vers la dépression.

Son préjudice a été estimé à 30 jours d’ITT. Le conseil de la jeune fille, devenue anorexique, cite une phrase extraite du journal intime de sa cliente :

« J’avais honte de moi ».

À la barre, en vrai « taiseux », le charcutier laisse parler son avocate :

« Mon client s’est retrouvé comme un ado, c’est un élan fleur bleue plus que des agressions », plaide-t-elle.

Alors que le parquet réclamait une peine de dix mois de prison avec sursis probatoire, arguant des aveux partiels recueillis en garde à vue, le tribunal condamne le charcutier à la peine de 9 mois de prison assortie d’un sursis probatoire comprenant l’obligation de soins psychologiques ainsi que d’indemniser la victime. Pour ce faire, la date du 15 décembre 2020 est retenue pour déterminer le dédommagement à l’occasion d’une audience sur intérêts civils.

Source : paris-normandie

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