Saint-Malo | 2 ans ferme pour agressions sexuelles et téléchargement de pédopornographie

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« On parle d’un garçon qui se masturbait devant des bébés sodomisés »
Le tribunal de Saint-Malo a jugé, hier, un jeune homme accusé d’avoir téléchargé des centaines d’images pédopornographiques et mis en cause dans une agression sexuelle sur mineur.

Il a commencé quand il avait 18 ans.

« Sur les grosses périodes de stress », dit-il, il téléchargeait les images pédopornographiques qu’il avait pris l’habitude de consulter sur des sites.

Beaucoup d’images.

Sur son disque dur, on en a retrouvé près de 2 000, certaines mettant en scène des bébés.  

Un sentiment de honte

Pendant près d’une heure, ce jeudi 20 janvier 2022, la juge essaie de comprendre pourquoi il consultait ces sites Internet une à deux fois par jour.

Le jeune prévenu de 25 ans explique:

« Je me masturbais devant »

Pourquoi avoir pris soin de télécharger les images et de les classer dans des dossiers ?

« Quand j’étais à la rue, je n’avais pas Internet. »

Une addiction dont il ne semble pas fier, de son box vitré :

« J’ai toujours été honteux de les regarder, j’étais démuni. Je n’ai jamais trouvé le courage d’en parler. »

Repéré par un office américain

C’est après le rapport d’un office américain qui se charge d’identifier les consultations d’images à caractère pédopornographiques que le jeune a été interpellé en août 2020.

Avant lui, c’est sa cousine qui a fini au commissariat : depuis deux ans, elle l’hébergeait gracieusement à Saint-Malo alors qu’il était à la rue, c’est donc son adresse IP que l’office américain avait relevée.

Très vite on comprend qui est le fautif.

La cousine revient deux jours plus tard au poste de police pour porter plainte : son fils de 10 ans lui a confié que le jeune homme l’a masturbé. 

Ce jeudi 20 janvier, il comparait donc à la fois pour consultation de sites, détention d’images pédopornographiques et agression sexuelle.

En détention provisoire depuis un an, il présente bien et s’exprime clairement à la barre:

« J’ai fait un gros travail psy en détention, et j’ai eu le temps de réfléchir. »

Dans le même canapé

La scène d’agression sexuelle paraît peu claire : l’enfant et lui dormaient dans la même pièce ; ils partageaient le même canapé, installés tête-bêche.

Le prévenu dit qu’il s’est réveillé la main sur le sexe de l’enfant.

Entendu, le petit garçon a pu dire que c’était arrivé plusieurs fois, mais le prévenu réfute:

« J’ai toujours collaboré avec la justice. Si je me souvenais que c’était arrivé plus d’une fois, je l’aurais dit. »

La juge cherche à savoir s’il était conscient de son geste… il affirme qu’il dormait.

15 joints par jour

Reprenant son parcours de vie, on apprend que le jeune homme a eu une « une vie chaotique ».

À la rue souvent, après une enfance placée en foyer, il s’est réfugié dans l’addiction aux jeux vidéos d’abord :

« Ma première console, j’avais trois ans. »

Dans le cannabis aussi : pour lutter contre son envie de regarder ces vidéos, il fumait jusqu’à 15 joints par jour.

Me Laynaud qui plaide pour la partie civile tient à rappeler:

« On parle d’un garçon qui se masturbait devant des bébés sodomisés »

« Il se serait réveillé par inadvertance avec le sexe du gamin dans la main ? On se fiche de qui ? »

L’expert psychiatre évoque une « dimension perverse » et se dit « très inquiet ».

L’avocat qui parle du mal-être du petit cousin depuis les faits clame:

« Moi aussi je suis inquiet pour tous les enfants qui croiseront son chemin »

Deux ans de prison ferme

Le jeune homme est condamné à 4 ans de prison dont deux ans sursis.

Il sera sous le coup d’un suivi sociojudiciaire pendant sept ans.

Il devra verser 6 000 € au petit garçon et 2 500 € à sa maman pour leurs préjudices.

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