Saint-Girons | Un multi-récidiviste accusé d’agressions sexuelles sur trois mineures

Hier, un homme de 55 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel de Foix, pour avoir agressé ou tenté d’agresser sexuellement trois jeunes mineures, dont sa propre fille, entre 2009 et 2016, à Saint-Girons.

La procureure de la République Karline Bouisset. Photo DDM

L’audience aura été difficile, inconfortable et très laborieuse. Hier, c’est un quinquagénaire au discours très troublé qui s’est présenté devant le tribunal correctionnel de Foix. L’homme comparaissait pour une agression sexuelle sur sa propre fille, alors âgée de 10 ans lors des faits, qui remontent à 2009, à Saint-Girons.

Le prévenu était aussi jugé pour tentatives d’agression sexuelle sur deux autres fillettes dont il était l’ami des parents, âgées de 8 et 11 ans.

Des actes présumés commis entre 2014 et 2016, également dans la principale ville du Couserans.

Ces faits graves, le prévenu, Marcel*, les a toujours niés ou minimisés.

Hier, devant le tribunal, l’homme a paru ailleurs, tellement il est resté stoïque tout au long de l’audience, distillant avec encombres un discours davantage brouillé par sa mauvaise élocution.

Néanmoins, Marcel a toujours donné réponse face aux preuves qui lui ont été portées à connaissance.

Devant l’une des lettres à caractère sexuel qu’il a adressé à la plus jeune de ses victimes, il a expliqué avoir écrit «une lettre d’affection».

Face aux cadeaux qu’il a envoyés à deux d’entre elles, Marcel a argué que «c’était pour faire plaisir».

Pour ce qui est des accusations d’agressions :

«je nie, c’est une vengeance», a-t-il rétorqué à chacun des témoignages, qui étaient au nombre, non pas de trois, mais bien de quatre.

Déjà condamné pour viol

En effet, celui de sa propre sœur est venu s’ajouter aux débats.

Bien que cette accusation ne soit pas matérialisée en plainte, les faits étant prescrits, celle-ci n’en était pas moins troublante :

Marcel aurait violé sa sœur de sept ans sa cadette, durant dix ans, et ce, dès les 6 ans de la fillette.

Là encore, à la question du président Hervé Barrié «comment expliquez-vous ces dénonciations de la part de votre sœur ?», Marcel réplique :

«peut-être une vengeance».

Par contre, ses explications ont été moins claires quand sa première condamnation lui a été évoquée.

Marcel a déjà écopé de 5 ans de prison pour viol sur une mineure de 11 ans.

Une peine prononcée en 1993 par la Cour d’assises de l’Ariège.

«C’est une personne de 12 ans d’âge mental que vous avez à juger, dont le comportement est ambigu au regard de son passé», a plaidé pour le prévenu, Me Ludovic Sérée de Roche.

“Vous avez à juger un véritable pédophile, n’ayons pas peur des mots, a avancé la procureur de la République.

Le prévenu a un attrait irrépressible pour les petites filles.

Le faisceau d’indices est très lourd”, a ajouté Karline Bouisset, requérant 6 ans de prison dont deux avec sursis à l’encontre de Marcel.

Le délibéré sera rendu le 19 juin.

Marcel est donc ressorti libre du palais de justice.

Il fait l’objet d’un contrôle judiciaire depuis juillet 2015, avec une mesure d’éloignement de sa fille, de son domicile, de celui des deux autres victimes, et de tout lieu abritant des mineurs.

*le prénom a été changé pour garantir l’anonymat des victimes

Source : La Dépêche

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