Meung-sur-Loire | Coupable d’agression sur une jeune fille

Condamné à deux ans de prison ferme pour agression sexuelle

L’animateur de la chorale a été jugé, mardi 26 mai devant le tribunal correctionnel d’Orléans. © Pascal Proust

En juin 2018, cet animateur d’une chorale a inondé une jeune fille de 14 ans de textos déplacés, avant de commettre sur elle des actes répréhensibles qui l’ont durablement affectée.

Elle dissimule son visage derrière son doudou. Une peluche qu’elle serre fébrilement, blottie contre sa mère, tandis que ses jambes s’agitent nerveusement. Émilie (*) a 16 ans et elle peine à tourner la page de l’agression sexuelle dont elle a été victime en juin 2018.

A quelques mètres d’elle, mardi 26 mai, Jean, un homme de 59 ans, répète au tribunal qu’il a “manqué de discernement” lorsque, plusieurs jours durant, il a adressé des SMS déplacés à cette adolescente dont il avait fait la rencontre dans une chorale de Meung-sur-Loire où il exerçait des fonctions d’animateur.

“Viens, on va faire l’amour. C’est dur de pas pouvoir te toucher. J’ai besoin de ta tendresse, mon amour. J’aime ta foune, c’est mon doudou pour bien dormir…”

Ce sont quelques-uns des messages que le quinquagénaire a envoyés à cette gamine de 14 ans qu’il a fini par inviter à passer un week-end à son domicile.

“Des traits de perversion sexuelle de type pédophilie”

Encore ignorants de la teneur des textos qu’il adressait à leur fille, mis en confiance par la certitude que ses propres enfants seraient présents, les parents d’Émilie ont laissé celle-ci entre les mains de Jean. Un prévenu chez qui un expert psychiatre a relevé “des traits de perversion sexuelle de type pédophilie”.

Là encore, le quinquagénaire dit avoir manqué de discernement. Lorsqu’il a dormi contre l’adolescente sur le canapé du salon, qu’il a posé sa main entre ses jambes avant d’y plonger sa bouche.

“J’ai fait n’importe quoi”, reconnaît-il. En garde à vue, il avait pourtant évoqué “des attouchements réciproques et consentis” puisqu’il n’avait “pas l’impression de la forcer” et qu’il avait fini “par faire abstraction de l’âge d’Émilie”.

“Je n’avais pas d’amis. J’ai pensé qu’on s’intéressait à moi et je me suis laissé aller. Je ne pensais pas faire de mal à ce moment-là”

confie le prévenu. Indisposée par les confessions inconvenantes d’un homme qui aurait pu être son grand-père, la jeune victime, dont le mal-être est criant, enfouit son visage fatigué dans les bras de sa maman.

Des actes commis prémédités

Un manque de discernement ? Le procureur de la République n’y croit pas une seconde.

“Ce sont des actes qu’il a commis de manière réfléchie et calculée. C’est un manipulateur !”

s’emporte Laura Heurtebise. Contre un prévenu qui a effectué un an de détention provisoire dans ce dossier, la représentante du ministère public requiert cinq ans de prison, dont trois avec sursis.

Une sanction que l’avocat de la défense, Christophe Carpe, juge trop sévère, à l’égard d’un homme qui a agi dans un contexte où “il était perdu”.

La sanction tombe. Quatre ans de prison, dont la moitié assortie d’un sursis probatoire. Une injonction de soins est prononcée.

Le quinquagénaire ne pourra exercer aucune activité associative ou professionnelle le plaçant au contact de mineurs. Il devra également s’abstenir de rencontrer la victime et ses parents qu’il devra, par ailleurs, indemniser à hauteur de 4.000 euros.

 

source : larep

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