Saint-Etienne | Promotion de la pédophilie à l’exposition “L’aube des rigueurs molles”
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 15/02/2018
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« L’enfance est un espace qu’il nous plaît de subvertir », affirment les créatrices. Contacté par Valeurs actuelles, le cabinet de Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, dément tout financement.
Une exposition, accusée de promouvoir « la pédophilie », suscite la polémique depuis quelques jours sur Internet. Intitulée « L’aube des rigueurs molles », elle se tient du 13 janvier au 16 février, aux Limbes, « un espace de diffusion et de promotion des arts plastiques actuels et contemporains », situé à Saint-Étienne, dans la Loire.
Une des « œuvres d’art » représente une fillette avec sa jupe relevée sur la tête et un drapeau coincé entre ses jambes.
Le titre de la sculpture : « Berne(r) ».
« L’exposition du duo d’artistes Laura Bottereau & Marine Fiquet nous plonge dans un hors-champ, un décor fantasmagorique tant graphique que scénographique où les notions de jeu, d’enfance et de naïveté se distordent », indique le site de l’association Art Contemporain en Rhône-Alpes (ACRA).
« Avec subtilité, les artistes abordent des problématiques liées à la construction d’une identité genrée et sexuée, souvent figée ou niée par le regard de l’autre, notamment celui des adultes. »
« L’enfance est un espace qu’il nous plaît de subvertir »
Interrogées dans un numéro (mai-octobre 2017) de la revue Laura 22, Laura Bottereau et Marine Fiquet expliquaient ainsi le rôle l’enfance dans leurs créations :
« Notre champ d’action n’est pas celui de la nostalgie ou la quête de l’innocence comme paradis perdu.
L’enfance est pour nous un espace qu’il nous plaît d’ébranler, de subvertir et de réinventer. »
Plus loin, elles affirmaient encore :
« Nous détournons des éléments de l’enfance et du jeu pour leur apporter des charges sexuelles et affectives. »
« Le prisme de l’enfance est l’endroit idéal pour interroger les rapports de forces, les corps, les constructions, les normes, les genres », poursuivaient-elles.
« Les figures enfantines de nos dessins et de nos installations se moquent des inhibitions : l’une crible l’autre de fléchettes, se coupe les cheveux pour en faire un postiche pubien, remplit un soutien-gorge de billes.
Pendant que certaines jouent à la carabine, les autres observent leurs vulves dans un miroir, voient sortir une corde de leurs braguettes ouvertes… »
« Le genre peut se dé/faire »
« Le spectre du genre est inhérent à notre démarche, nous représentons, à travers l’enfance, différents états de corps.
Nous dé/construisons des images corporelles.
De ce point de vue, réfléchir au genre nous apparaît comme une évidence », ajoutaient les deux créatrices “militantes”.
« L’enfance est le lieu où le genre est construit, conditionné, normé.
Les enfants, même s’ils ne sont pas dupes, sont bien souvent formatés à devenir soit homme soit femme, et ce résultat doit être conforme au sexe biologique assigné à la naissance. »
Leur objectif « artistique » ?
« Nous nous employons à catapulter cet édifice qu’il nous semble urgent de remettre en question.
Dans nos cheminements personnels, tout autant que dans notre travail, nous interrogeons LES féminités et LES masculinités pour montrer que le genre peut se dé/faire.
Les constructions du genre et de la sexualité telles qu’elles sont normées résonnent comme des rapports de force et surtout de pouvoir. »
Le FN dénonce une exposition incitant à la pédophilie
Scandalisés par leur exposition, des élus FN dénoncent son contenu obscène et le soutien des politiques locaux.
« La Ville de Saint-Étienne (LR) et la Région Auvergne-Rhône-Alpes (LR) subventionnent une expo à Saint-Etienne incitant clairement à la pédophilie.
Les élus FN se mobilisent et, avec votre aide, souhaitent la fermeture sans délais de cette #FabriqueDePorcs que sont ces galeries qui sous couvert d’Art incitent à des comportements extrêmement graves.
Nous souhaitons également l’arrêt ferme et définitif de ses subventions », écrit sur Facebook la secrétaire départementale Sophie Robert.
« L’argent du contribuable n’a pas à financer des délires “cul-turels” : nous devons réagir. #Balancetonporc », ajoute la conseillère municipale frontiste, qui accuse la région d’avoir « attribué une subvention de 5 000 € à l’Association “Les Céphalopodes” pour la Galerie “Les Limbes” de Saint Etienne le 26 juin 2017 ».
Sur son site, l’association Art Contemporain en Rhône-Alpes (ACRA) précise que « Les Limbes est soutenu par la DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, la Région-Auvergne-Rhône Alpes, la Ville de Saint-Étienne, l’Université Jean Monnet », entre autres.
Le cabinet de Wauquiez dément tout financement
Contacté par Valeurs actuelles, l’entourage de Laurent Wauquiez, président de la région, dément tout soutien à cette exposition.
« La DRAC, c’est l’Etat », rappelle un membre de son cabinet.
« Nous avons subventionné cette structure en 2017, mais pas en 2018.
Cette exposition n’est donc pas financée avec les crédits de la région », corrige-t-il aussi.
« Sur le fond, il n’appartient pas, en amont, à la région, concernant le financement de structures culturelles, de valider leurs programmes d’action.
Il est évident qu’au vu de la nature des images diffusées, la région ne pourrait pas souscrire au financement de ce type d’expositions et ça n’a jamais été le cas. »
« Nous ne sommes pas des censeurs, mais toute action visant à promouvoir ce type de message, la région ne sera pas en mesure de s’y associer.
Si nous avions financé cette exposition, nous aurions demandé probablement le retrait de ces œuvres », ajoute le conseiller de Laurent Wauquiez, qui déplore en outre les « attaques du FN sur fond d’amalgames ».
A titre personnel, le cadre du cabinet régional se dit même « choqué » :
« La ligne rouge a été franchie.
La collectivité regardera de près ce qu’elle est amenée à financer », insiste-t-il.
Source : Valeurs Actuelles
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