Saint-Brieuc | Victime d’un prêtre il y a 40 ans, il agresse sexuellement un enfant

oui

Pédocriminel En liberté

L’homme est père de famille de huit enfants
viol-5416372
Victime d’attouchements dans son enfance, un homme comparaissait devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc pour avoir commis les mêmes actes sur un garçon de 11 ans.

Les faits sont anciens, ils remontent au mois de juin 2005.

Le prévenu, professeur en lycée, est hébergé quelques jours chez des amis. Ceux-ci, tout comme lui, sont de fervents catholiques pratiquants.

Le prévenu, domicilié en région de Saint-Brieuc, est également père de famille de huit enfants, quatre adoptés et quatre naturels.

La nuit, par surprise dans la chambre du jeune garçon

En cette soirée de juin 2005, il est proche de minuit. C’est le moment que choisi l’invité indélicat pour se glisser dans la chambre de l’un des enfants de la famille, un jeune garçon de 11 ans.

Ce dernier l’entend arriver, il fait semblant de dormir.

L’homme caresse l’enfant, le torse, le ventre puis le sexe. D’après la victime, l’agresseur fera plusieurs allers-retours entre les deux chambres.

Lors du dernier passage, l’enfant lui dit qu’il est réveillé, il se lève et va prévenir ses parents.

« J’ai fait un rêve »

leur dit-il, indiquant que leur invité est venu dans sa chambre pour le toucher.

Les parents se lèvent à leur tour, mais l’homme est reparti se coucher.

Le lendemain matin, il quitte les lieux très tôt sans dire au-revoir à personne.

« Si tu me pardonnes, fais-moi un bisou »

La mère de famille contacte l’agresseur deux ou trois jours plus tard, elle lui demande de venir pour s’expliquer.

Il nie les faits et demande aux parents de ne pas déposer plainte, sa famille serait détruite.

Le jeune garçon, rentre de l’école, le mis en cause lui demande pardon, se met à genou devant lui et lui dit :

« Si tu acceptes de me pardonner, fais-moi un bisou »

«J’étais comme envoûté »

Au cours de sa garde à vue, le mis en cause reconnait en partie les faits, des caresses mais pas de masturbation, contrairement aux dires de la victime.

Il précise :

J’étais comme envoûté, je l’ai caressé, et à un moment ma main s’est perdue …

Il déclare même avoir déjà agit de la sorte entre 1981 et 1985 alors qu’il encadrait un camp de scouts. La victime était un jeune garçon âgé de 13 ans.

Agressé par un prêtre

A la barre, la présidente le questionne sur sa propre agression alors qu’il était enfant, les souvenirs du prévenu sont précis, l’auteur était un prêtre.

Quelque temps après ces faits, il va consulter un psychiatre, qui est aussi diacre. Ce dernier lui aurait dit :

Si vous saviez le nombre de prêtres pédophiles qui viennent me voir…

Cette réponse ne l’encourage pas dans une démarche de soins, il consultera néanmoins par la suite deux autres psychiatres.

Pas de souvenirs

Les faits qui lui sont reprochés sont abordés, les souvenirs sont beaucoup moins précis, le prévenu se met à pleurer, il est hésitant dans ses propos, il paraît ne pas vouloir reconnaître son attirance pour les jeunes garçons, malgré les relances répétées de la présidente.

La magistrate indique par ailleurs que le psychiatre qui l’a examiné dans le cadre de la procédure a noté « une attirance pédophile non exclusive ».

Suspendu de l’enseignement

En septembre 2020, après la plainte de la victime, il fait l’objet d’une mise à pied, s’en suivra un départ à la retraite anticipé.

La victime à la barre explique la raison pour laquelle il n’a pas déposé plainte plus tôt, le médecin de famille le lui aurait déconseillé, en raison du traumatisme déjà subi à la suite du décès de sa sœur et de la pénibilité d’une telle procédure.

A ce jour, il est suivi par un psychologue et ce depuis 2017, sa reconstruction personnelle est compliquée.

De lourds dommages et intérêts

L’avocate de la victime insiste sur le mal-être de son client et demande un montant global de près de 25 000 euros de dommages et intérêts. L’avocate de la défense précise que son client est honteux, meurtri et empli de culpabilité.

Le tribunal condamnera finalement le prévenu à deux ans d’emprisonnement avec sursis, il fera l’objet d’un suivi socio-judiciaire de trois ans avec injonction de soins, une interdiction de toute activité en lien avec des mineurs pour une durée de dix ans.

Il fera également l’objet d’une inscription au fichier des délinquants sexuels et devra verser une somme avoisinant les 17 500 euros de dommages et intérêts.

Source(s):