Moulins | Un sexagénaire condamné pour avoir agressé une jeune fille dans un supermarché

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« Là où va cette jeune fille, vous allez… et on vous voit toucher ses fesses, en marchant »
Un sexagénaire bourbonnais a été condamné par le tribunal correctionnel de Moulins à six mois de prison avec sursis pour avoir agressé une fille de 12 ans dans un hypermarché.

Il était accusé d’avoir « caressé les fesses » d’une ado de 12 ans à deux reprises au sein d’un hypermarché de l’agglomération de Moulins en août 2020.
Une première fois dans le rayon hygiène et beauté ; puis un peu plus loin vers les caisses.

La première fois, la jeune fille, petit gabarit clairement enfantin, a cru à un « accident ».

Mais elle relève « une deuxième fois » :

« Il m’a retouchée et m’a dit « bonjour mademoiselle ou bonjour madame. Il m’a fait peur ».

La mère retrouve sa fille en pleurs, l’interroge et va vite donner la description d’un homme, dans la soixantaine, aux vigiles.

Le suspect est intercepté. La police arrive et l’arrête.

La vidéo surveillance est examinée :

« On vous voit errer dans le magasin, les mains dans les poches, puis suivre cette famille, la victime, sa mère, son frère »,

résume le tribunal correctionnel de Moulins, ce mercredi 29 juin.

« Là où va cette jeune fille, vous allez. Vous sortez les mains de vos poches et on vous voit toucher ses fesses, en marchant ».

La deuxième fois, cinq minutes plus tard d’après la victime, est effectuée hors du champ des caméras de surveillance ».

La mère de l’adolescente témoigne :

« Quand il a été intercepté, ce monsieur s’excuse d’emblée en disant : “Je m’excuse, je voulais pas la choquer”.

J’ai trouvé ça bizarre. Je lui ai dit que c’était une fille de 12 ans.

Il n’a pas réagi, il était bizarrement calme ».

À la barre, le prévenu parle dans sa barbe. Mais il dit que oui, « il a dit ça », qu’il sort les mains des poches « quand il a envie », qu’il était là « en promeneur pour chercher quelqu’un, un conducteur d’une voiture coccinelle, que « ce n’était pas un bon geste », mais qu’il n’était « ni conscient ni volontaire », qu’il l’a juste « frôlée du dos de la main » et qu’en réalité, il regardait « la mère, pas la fille » :

« Je ne lui ai jamais parlé à la gamine ».

L’homme se dit affecté de passer devant le tribunal :

« Ça me travaille, le geste me travaille. J’en parle à mon médecin. C’est la seule personne à qui je parle ».

Me Bucci, pour la jeune victime, relève que jamais l’homme ne s’excuse :

« Vous ne croyez pas que ça la travaille, elle ?

Elle demande à aller dans le caddie, prend peur quand elle croise un homme seul dans un magasin, ne veut plus porter les vêtements qu’elle mettait ce jour-là.

Il ne faut pas banaliser.

Elle a en tout cas de la chance d’avoir un cadre familial qui la soutient et l’écoute ».

Me Billecoq (Nevers), pour la défense du prévenu, avance qu’on peut

« faire dire ce qu’on veut à son client. Nous savons peser nos mots, pas lui.

Que la plaignante se soit sentie agressée, bien sûr.

Mais on parle du dos de la main ! Lui peut penser qu’il n’a pas commis d’agression sexuelle.

Et on lui dit : “Vous ne seriez pas pédophile ?”

C’est dur. »

La procureure, qui relève que « frôler c’est toucher », et qui estime que le comportement de l’homme est celui d’un « prédateur », dans une « traque », requiert notamment douze mois de prison avec sursis.

Il est condamné à six mois avec sursis, avec interdiction d’exercer une activité professionnelle ou bénévole avec des mineurs pendant dix ans. Son nom est inscrit au Fijais, le fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles et violentes.

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