Rouen | 3 ans de prison dont la moitié avec sursis pour agression sexuelle à l’encontre de 4 fillettes, la défense fait appel

Condamné pour agression sexuelle sur quatre fillettes près de Rouen

Un ancien ingénieur du pays de Caux a écopé de trois ans de prison dont un an et demi avec sursis pour des agressions sexuelles commises sur quatre fillettes.

Il était un ami de leurs parents.

Douze ans après les faits, les quatre victimes sont encore très émues.

Leurs paroles à peine audibles sont noyées par les pleurs.

Les yeux sont rougis. « Ça se passait plusieurs fois dans la même soirée », raconte à la barre l’une d’elles.

Entre 2002 et 2005, les quatre fillettes devenues aujourd’hui des jeunes femmes âgées entre 21 et 25 ans, ont subi des agressions sexuelles au domicile de leurs parents à Lillebonne (Seine-Maritime) ou chez le prévenu à Vatteville-la-Rue dans le pays de Caux.

Elles avaient entre 7 et 11 ans.

L’auteur présumé de ces agressions, Christophe Leroy, 58 ans, était jugé mardi pour ces faits devant le tribunal correctionnel de Rouen.

Cet ancien ingénieur en informatique au casier judiciaire vierge, n’était pas présent à l’audience.

« Il a eu deux accidents vasculaires cérébraux (AVC) et a perdu l’usage de la parole.

Il est toujours hospitalisé », précise l’avocate de la défense.

Les parents des victimes étaient à l’époque des amis du mis en cause.

Lors de soirées à son domicile ou aux leurs, il en a profité pour passer « sa main sous les vêtements » des fillettes, parfois « dans leur culotte au niveau de leur sexe », résume la présidente du tribunal.

Avec lui, elles étaient en confiance.

Ces caresses furtives avaient lieu à l’occasion de jeux de cache-cache dans le jardin ou lorsqu’elles étaient installées dans le canapé devant la télévision.

Victime au réveillon du Jour de l’An

L’une d’entre elles en a été victime « à l’occasion du réveillon du Jour de l’An en 2002 à Lillebonne, rappelle la substitut du procureur de la République.

Il a commis des faits d’agression sexuelle à deux reprises lors de cette même nuit. »

Pour trois victimes, ces agissements ont été de courte durée, les fillettes les ayant dénoncés à leurs parents.

Ces derniers ont immédiatement demandé des explications au prévenu, et les petites filles ne l’ont plus revu.

« Il a répondu aux parents qu’il était tactile et que cela avait été mal interprété par les enfants », souligne la présidente.

La quatrième victime, sa nièce, dit avoir subi ces gestes entre 2003 et 2005.

Ce n’est qu’en 2015, que l’une des quatre filles décide finalement de pousser la porte de la gendarmerie et de tout déballer.

« J’ai croisé un jour sa femme (du prévenu NDLR) dans la rue et j’ai eu un flash. Les souvenirs ont refait surface et j’ai voulu déposer plainte. »

Placé en garde à vue, le quinquagénaire reconnaît les agressions sexuelles sauf celles dénoncées par sa nièce.

Il affirme qu’en jouant et en la manipulant, il a eu « une main baladeuse accidentelle » avec « aucunement l’intention de la toucher ».

Pour les autres enfants, il dit en garde à vue avoir voulu leur « procurer du plaisir » et faire « leur éducation sexuelle. […]. Si elles avaient éprouvé du plaisir, j’aurais été plus loin. »

Après la « visite » des parents des victimes, le prévenu qui avait minimisé les faits, engage alors une psychothérapie.

« Je me suis rendu compte que mes actes étaient violents », évoque-t-il aux enquêteurs. Sa femme au courant de ces agissements, a été aussi entendue.

« Il assume les faits »

L’avocate de la défense qui avait demandé un renvoi de l’affaire à « cause des problèmes médicaux » du quinquagénaire, n’a pas obtenu gain de cause.

Ne pouvant alors pas plaider l’affaire sur le fond, elle a fait que de simples observations.

« Ce monsieur avait certes ses travers à l’époque, mais il reconnaît les faits et a décidé de se faire soigner. Il assume sa responsabilité et voulait se présenter aujourd’hui (mardi N.D.L.R.) devant vous », précise-t-elle.

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet et a condamné le prévenu à trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis.

La défense va interjeter appel du jugement.

Source : Paris Normandie

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