Romorantin | Un homme de 25 ans condamné à 4 mois de prison avec sursis pour des attouchements sur une jeune fille ivre de 17 ans

Elle découvre son agression sexuelle sur une photo

L’homme a écopé de quatre mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve lors de l’audience du 28 mai 2019.
© (Photo d’illustration NR)

Au lendemain d’une soirée arrosée, une jeune fille reçoit une photo témoignant de ce qu’elle a été victime d’attouchements. L’auteur a été condamné.

Parmi les faits avérés de cette affaire, il y a celui que ses protagonistes étaient sérieusement éméchés en cette fin d’été 2014, lors de la « petite fête » organisée par le prévenu, un Solognot alors âgé de 25 ans, chez lui, à Romorantin.

La victime, une jeune fille qu’il hébergeait, en avait 17. L’alcool a englouti les souvenirs de la soirée, mais une photo prise par un invité en donne un amer relent. La victime l’a reçue le lendemain sur son téléphone : elle s’y est vue avachie sur le canapé, la poitrine à moitié découverte, et le prévenu la main dans sa culotte. Le tout accompagné d’une légende :

« Regarde dans quel état tu étais hier soir. »

Un peu plus d’un an plus tard, devant le refus de l’homme d’évoquer son geste, la jeune fille porte plainte. L’affaire était jugée le 28 mai dernier.

Si, lors de son audition en 2017, le prévenu s’était rappelé la photo prise, il ne concède plus à la barre que de vagues souvenirs de la soirée. Interrogé sur la manière dont il considérait la jeune femme, il évoque une réputation de « fille facile » et, entre eux, un semblant de relation.

« Cela ne vous autorise pas à la toucher alors qu’elle est dans les vapes tant elle a bu »,

lui rétorque la présidente du tribunal, Maggy Deligeon.

Un discours régressif

L’avocate de la victime, Me Sandrine Audeval, rappelle le respect dû à une personne vulnérable, insistant sur le fait que la jeune fille, qui était déjà dans une situation psychologiquement difficile, a été humiliée par le geste, la photo et sa légende, et en reste traumatisée. Elle demande que l’homme soit reconnu coupable, et le versement de 1.500 € au titre du préjudice subi.

Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public ne cache pas sa surprise face au discours régressif du prévenu par rapport à l’audition.

« Bien sûr que vous vous en souvenez, lui lance-t-il, et que vous mettez un voile pudique sur ces faits difficilement assumables. »

Pour lui, la culpabilité ne fait pas de doute. Il requiert six mois de prison, dont trois mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant 24 mois.

En défense, Me Céline Toulet évoque plusieurs difficultés dans le dossier : la date de la soirée, qui n’est pas avérée – la photo a été effacée – et l’infraction, qui ne serait pas constituée faute d’élément intentionnel. Elle ajoute que « les réquisitions sont sévères pour quelqu’un qui n’a pas de mention à son casier judiciaire. »

Après délibération, l’homme est reconnu coupable et condamné à 4 mois d’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve pendant 18 mois comprenant les obligations de travailler, de soins – au sein d’un espace de parole – et d’indemniser la victime, à hauteur de 800 euros. Il est en outre inscrit au fichier des auteurs d’infraction sexuelle.

Source : lanouvellerepublique

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