La Réunion | Un récidiviste force 2 enfants à tenir son sexe en érection ; 6 ans de prison ferme

TRIBUNAL CORRECTIONNEL. Fernand F., la cinquantaine, était considéré comme “le tonton” et apprécié des marmailles de la famille. Jusqu’à ce que le papa de Sharon et Kévin (*) le retrouve le short baissé, le sexe dans la main de sa petite fille de 4 ans.

La scène restera gravée dans la tête du jeune père de famille pour toujours. On est en décembre 2016. La famille E. vient d’emménager dans une maison plus spacieuse, à Saint-Joseph.

À la mi-journée, les parents sont occupés à déballer les cartons et leurs deux enfants, âgés de 3 et 4 ans, font du vélo dans la cour, quand Fernand F. passe la tête par la porte.

Les parents lui proposent un en-cas, mais il refuse et décide d’aller s’amuser avec les enfants dehors.

À peine 10 minutes plus tard, le papa sort pour découvrir que les deux enfants ont été placés dans un lit à barreau, entreposé dans le garage.

Déculotté, Fernand F. a passé son sexe en érection entre les barreaux du berceau, le tenant d’une main alors que de l’autre, il tient la main de la petite Sharon, placée elle aussi sur son sexe.

Incrédule, le père reste plusieurs secondes interdit, à observer la scène, avant d’ordonner à Fernand F. de quitter les lieux.

Si dans une première version, l’agresseur a affirmé que la petite s’était “précipitée” sur son sexe, il a ensuite reconnu avoir pris la main de chacun des deux enfants et l’avoir placée tour à tour sur son organe.

À la barre du tribunal hier, l’homme a parlé d’une “pulsion”, venue d’un coup en regardant les petits jouer.

“Je les ai mis dans le berceau. La pulsion a duré 10 secondes. Ensuite j’ai eu un sentiment de dégoût”.

Mais ce n’est pas la première fois. Déjà condamné pour des faits similaires, Fernand F. a été diagnostiqué par un expert qui a pointé du doigt une

“déviance pédophile authentique, ancienne, peu accessible au changement”.

“Je suis choquée de venir plaider pour la seconde fois contre Monsieur F. en un an pour les mêmes faits. Et si cette fois il reconnaît les faits, il n’a pas un mot pour les enfants”,

a fait remarquer Nathalie Pothin, l’avocate des victimes et de leur famille.

Pourtant, “c’est bien une partie de leur enfance” qui a été volée à Sharon et Kévin.

Depuis l’agression, la petite fille fait des cauchemars et hurle dans son sommeil toutes les nuits.

Elle se méfie des adultes, surtout des hommes, et de fait, ses parents ont dû se résigner à ne la mettre à l’école que le matin.

Son petit frère, lui,

“a moins de mots, mais il a une grande violence en lui“.

Quant aux parents,

“ils n’ont plus confiance en personne”,

à tel point que la famille “ne se déplace plus qu’en tribu, a relaté l’avocate. Vous les avez changés, Monsieur F.”

Condamné à 4 ans de prison dont trois ans de sursis assortis d’une mise à l’épreuve en septembre dernier, Fernand F. avait été incarcéré au lendemain de sa garde à vue, en décembre, dans le cadre de la récidive légale.

En plus de cette peine de 4 ans qu’il devra purger intégralement, il a écopé hier de deux ans ferme et de cinq ans de suivi socio-judiciaire, avec obligation de soins et interdiction d’entrer en contact avec des mineurs. Son nom sera inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS).

Monsieur F. devra également dédommager chaque enfant (à hauteur de 4 000 euros chacun) et leurs parents (1 500 euros chacun).

(*) les prénoms des enfants ont été changés

Source : Clicanoo