Rennes | Un ancien enseignant condamné à 3 ans de prison avec sursis pour corruption de mineur et d’agression sexuelle sur mineur

Atteinte sexuelle : il plaide « l’injustice de ne pas avoir d’enfant »

Certains des faits reprochés au prévenu remontent à l’été 2013 (photo d’illustration). | ARCHIVES OUEST-FRANCE

 Mardi, un ancien enseignant de collège comparaissait pour atteintes à l’intimité de mineures devant le tribunal correctionnel de Rennes. Sa défense n’a pas convaincu le tribunal qui l’a condamné à trois ans de prison.

« L’injustice de ne pas avoir d’enfant. »

La défense du prévenu, jugé, mardi 28 mai, par le tribunal correctionnel de Rennes, a surpris les magistrats. Le quadragénaire devait répondre des délits de corruption de mineur et d’agression sexuelle sur mineur.

C’est la mère d’une adolescente de 15 ans qui, le 26 août 2013, a déposé plainte après avoir découvert la relation virtuelle que sa fille entretenait avec un ancien professeur de son collège. Handicapée à 80 %, cette dernière cédait aux demandes de l’homme qui lui réclamait « des danses sexy » ou encore de « voir sous sa jupe ».

Placé en garde à vue, l’homme se confie aux enquêteurs sur les gestes sexuels qu’il a lui-même imposés à sa nièce, alors âgée de 10 ans, entre décembre 2012 et avril 2013, notamment dans son domicile, dans le Morbihan.

À la barre, il révèle que lorsque ces faits ont été révélés dans la famille, qui n’a pas déposé plainte, il avait promis de se soigner en échange de leur pardon. Toutefois, « l’électrochoc » n’a pas duré : trois mois après ces faits, il tenait des conversations sexualisées avec son ancienne élève.

« Je n’étais pas bien. Avec ma femme, on suivait un programme de procréation médicalement assistée. Cela ne marchait pas du tout, se justifie-t-il à la barre, évoquant, des pulsions sexuelles. J’ai pris cela pour un jeu. »

« Le lien avec l’infraction n’est pas d’évidence, rétorque la présidente du tribunal. Cela aurait dû être le contraire, car vous vous projetiez en tant que père. On aurait pu attendre un respect du corps de l’enfant ».

« Il assume pleinement la sanction »
Du côté du ministère public, une peine de 3 ans de prison, dont deux ans avec sursis et mise à l’épreuve, est requise contre le prévenu qui

« essayait de gagner la confiance de ces petites filles pour assouvir ses pulsions ».

L’avocat de la défense, Me Jean-Marie Alexandre, raconte un homme lui-même victime de violences sexuelles dans son enfance.

« Il assume pleinement la sanction que votre juridiction prononcera à son encontre. Il ne cherche pas d’excuse, il essaie de trouver des explications. »

Le tribunal a condamné le prévenu à la peine requise. En outre, l’homme a l’obligation de se soigner et l’interdiction d’exercer une profession impliquant un contact avec des mineurs.

Il est inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. 

Source : ouest-france

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