Quessoy | Un professeur de lycée agricole en Bretagne accusé du viol d’une élève de 17 ans

non

Notre vie est ruinée, l’impact est terrible sur ma fille, sur notre couple, sur mes autres enfants
Une enquête en cours de la gendarmerie des Côtes-d’Armor vise un professeur de lycée agricole. Il est accusé du viol d’une élève de 17 ans à qui il avait proposé des cours particuliers. Lui évoque des relations consenties. Il a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.

Ce 29 janvier ce quinquagénaire aurait dû être jugé pour agression sexuelle sur mineure, par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, mais les nouveaux éléments versés au dossier fin 2023 par les enquêteurs de la Cellule de lutte contre les atteintes aux personnes (Clap) ont poussé le procureur de la République de Saint-Brieuc à le placer en garde à vue mi-décembre et à requalifier les faits.

Il est désormais accusé de viol sur mineure. Une information judiciaire a été ouverte.

Présumé innocent, a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.

Il a l’interdiction de quitter les Côtes-d’Armor, d’entrer en contact avec la partie civile, et d’exercer toute activité en lien avec des mineurs.

Si l’affaire est renvoyée devant une cour d’assises, il risquera 20 ans de réclusion criminelle.

Il reconnaît des relations sexuelles mais il estime qu’elles étaient consenties, que lui et la jeune fille alors âgée de 17 ans étaient amoureux et que les parents de celle-ci n’ont pas «digéré» la relation.

Une version qui a fait hurler la mère de la victime présumée.

«Ça me dégoûte. Comment peut-il oser ? Notre vie est ruinée. L’impact est terrible sur ma fille, sur notre couple, sur mes autres enfants.

Je veux que ça se sache, qu’il ne puisse plus jamais recommencer.

Et s’il y a d’autres victimes et que notre démarche peut les aider à parler, au-delà de la justice, ce sera une belle victoire»

Tout commence à la rentrée scolaire de septembre 2022. Au lycée agricole de La Ville-Davy, à Quessoy, près de Saint-Brieuc, elle entre en classe de terminale. À la fin de l’année, ce sera le bac.

«Elle n’est pas scolaire», consent sa mère. Quand un de ses professeur lui propose des cours particuliers, ses parents ne sont pas contre. «On faisait confiance au monde enseignant».

Il était convenu que ça se passe une fois par semaine, en fin d’après midi , mais les cours se multiplient, parfois jusqu’à 19 h.

«On se posait des questions, mais on se disait que c’était pour son bien»

C’est à la fin de l’année scolaire que les faits reprochés au professeur se seraient produit.

Dans les Alpes, le professeur  y organise 2 déplacements, en mai puis en juillet, pour préparer sa rentrée dans l’école post bac qu’elle a choisie et rencontrer son futur maître de stage.

Lors du 2ème séjour, la mère décide de se rendre aussi dans le sud. Très vite, elle déchante.

«Ma fille avait fait le trajet avec le professeur, je la sentais fuyante»

Un dîner est organisé chez le futur maître de stage.

«C’est la 1ère fois que je vois ma fille boire de l’alcool, du champagne. Le repas est tendu»

Selon la mère, le professeur refuse que sa fille rentre avec elle, prétextant qu’une soirée est prévue pour fêter son bac.

Ce soir-là, il y aurait eu une relation sexuelle.

«Ma fille se souvient que quand son verre était vide, il le remplissait»

Elle repart avec sa fille en Côtes-d’Armor. Elle l’interroge sur sa relation avec ce professeur. Elle lui prend son téléphone .

«J’ai découvert l’impensable, l’inimaginable. Des centaines et des centaines de messages écœurants, dégoûtants»

Quelques jours plus tard, l’adolescente fugue, retourne dans les Alpes.

Sa mère prévient les gendarmes, le professeur accepte de la ramener aux forces de l’ordre.

Elle leur dit avoir fugué «parce que son beau-père la bat», une version soufflée par le professeur selon la mère.

Une enquête sociale est diligentée auprès de la famille. Elle sera classée sans suite, mais les dégâts psychologiques sont énormes.

Elle rentre définitivement chez elle, la gendarmerie s’empare de l’affaire.

Selon nos informations, son expertise psychologique a montré qu’elle était sous emprise.

Le lycée de La Ville-Davy a confirmé que, depuis juillet 2023 le professeur a été suspendu et a interdiction de paraître au sein de l’établissement.

Il était par ailleurs responsable des ateliers dans ce lycée, avec un contrat de droit privé.

Pour cette activité, il a été licencié pour faute grave.

Source(s):