Canada | «S’il y a un pédophile dans le coin, c’est juste normal de le savoir»

Une victime de Jean-Louis Savard demande l’aide des municipalités

ef0a8f3b-c815-4d40-975d-031f9118e487_ORIGINAL
Une victime du tortionnaire Jean-Louis Savard tente de forcer la main du gouvernement afin que celui-ci rende publiques les adresses des agresseurs inscrits sur la liste des délinquants sexuels à leur sortie de prison.

 

L’une des victimes de l’agresseur sexuel Jean-Louis Savard veut faire pression sur Québec pour que le registre des délinquants sexuels soit rendu public.

La victime en question, Conrad Desbiens, a subi les affres de son oncle et tortionnaire aux débuts des années soixante. Incarcéré ­depuis sa condamnation à six ans de pénitencier depuis juin 2015, Jean-Louis Savard, 69 ans, a commis une pléiade d’actes atroces ­envers ses cinq neveux et nièces il y a plus de 45 ans dans la résidence familiale du rang 2 de Saint-David-de-Falardeau.

Protéger les enfants

Il a entre autres inséré plusieurs objets comme des clous rouillés et des brins de paille dans l’urètre de ses victimes, en plus de commettre divers actes sexuels sous la ­menace de représailles.

Conrad Desbiens demande aujourd’hui l’aide des municipalités au nom de la protection des enfants.

«S’il y a un pédophile dans le coin, c’est juste normal de le savoir pour protéger les enfants!» explique en entrevue à TVA Nouvelles l’homme de 61 ans.

Protection des enfants

Conrad Desbiens fait maintenant partie d’un groupe citoyen appelé Protection Enfants contre agression sexuelle. Objectif: inciter ­le Québec à rendre public, pour toutes les villes et tous les villages de la province, le registre des ­délinquants sexuels.

«Si je veux acheter une maison de 400 000 $ dans un quartier, j’irais à l’hôtel de ville et je m’informerais s’il y a un prédateur dans le coin», donne-t-il comme exemple.

«Ça ne veut pas dire que j’irais ou que je n’irais pas dans ce quartier.»

«Ça ne veut pas dire non plus que j’irais battre l’agresseur», ajoute sa sœur Gisèle Tremblay.

Ils ont déjà sollicité les municipalités de Saint-David-de-Falardeau et de Saint-Honoré, en leur demandant une lettre de soutien, «parce que même les municipalités ne savent où sont les agresseurs sur leur territoire», disent-ils.

Idée contestée

Les criminalistes consultés et le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) sont plutôt contre l’idée. Les inscrits au registre sont tenus à des conditions strictes à leur ­sortie de prison, et la connaissance de leur identité et de leur adresse, par exemple, les exposeraient à la justice populaire.

«On pourrait penser que certains iraient se faire justice eux-mêmes», craint Nathalie Duhamel, du Regroupement québécois des CALACS.

«Ça pourrait en empêcher de trouver un travail, ou même un ­appartement», croit aussi le criminaliste Luc Tourangeau.

Le groupe de M. Desbiens organise d’ailleurs une marche de Sainte-Foy à l’Assemblée nationale, le 3 septembre prochain.

­Selon Conrad Desbiens, le maire Régis Labeaume et l’ex-ministre de la Justice Marc Bellemare pourraient y prendre part.

Source : http://www.journaldequebec.com

Source(s):