Alès | Accusé d’agression sexuelle sur une fillette de 12 ans, le retraité récidiviste condamné à 7 ans de prison

Durant l’été 2017, Alain, un sexagénaire a accompagné à plusieurs reprises une petite fille de 12 ans à Mialet pour lui apprendre à nager dans la rivière. Il en aurait surtout profité pour agresser sexuellement l’enfant

Pour le ministère public, Nathalie Welte a requis une peine de 7 ans de prison. Photo Tony Duret Objectif Gard

C’est en toute confiance qu’Alain est entré dans la famille de la victime. Il est un ami de sa grand-mère et personne ne s’est méfié quand il a aimablement proposé de donner des cours de natation à Margot*, une petite fille de 12 ans.

La confiance n’aurait certainement pas été la même si Alain avait révélé son passé : alors qu’il travaillait dans un centre de vacances, il a été condamné à quatre ans de prison en 2013 pour des agressions sur plusieurs jeune filles dont il dit aimer les corps « plus doux, purs et pas salis ».

Entre juillet et août 2017, il s’est retrouvé régulièrement seul avec sa petite victime à la rivière de Mialet pour, explique-t-il à la barre, « enseigner tous les secrets de la natation » à l’enfant. Durant son audition filmée, Margot raconte des faits différents et sordides : « Des fois, il prenait ma main et me forçait à toucher son sexe.

Moi, je ne voulais pas le faire », lit la présidente du tribunal correctionnel d’Alès, Amandine Abegg. Pour rester fidèle au témoignage de l’enfant, deux de ses auditions ont été diffusées dans la salle d’audience, vendredi matin, pendant près de cinquante minutes.

On apprend que l’enfant aurait également subi une pénétration digitale. Mais ce n’est pas ce qui semble préoccuper l’accusé invité à réagir aux propos de Margot :

– Elle ne parle pas de comment je lui ai appris à nager.

– Mais savoir comment vous lui avez appris à nager, ça ne change rien, recadre la présidente.

Les faits, le prévenu en récidive les conteste formellement. La substitut du procureur, Nathalie Welte, est quant à elle convaincue de sa culpabilité : « Il y a des éléments à charge significatifs. Elle a fait des déclarations précises et je ne vois pas comment elle aurait inventé ça », développe-t-elle avant de requérir une peine de 7 ans de prison.

Maître Sophie Bonnaud plaide longuement pour défendre l’accusé. Elle dénonce à plusieurs reprises des « questions orientées » des enquêteurs et beaucoup d’approximations dans le témoignage de la fillette. Quant à son client, avant de demander la relaxe, elle interroge le tribunal : « une fois qu’on vous a collé une étiquette de pédophile, celle-ci doit-elle vous poursuivre toute votre vie ? » Peut-être pas à vie, mais au moins pour 7 ans de plus dans le cas d’Alain.

À sa sortie de prison, il aura un suivi de 10 ans avec une obligation de soins et une interdiction d’entrer en contact ou de travailler avec des mineurs. Il devra enfin verser 8 000€ à sa victime. « Je fais appel tout de suite », a-t-il réagi avant de quitter la salle d’audience.

Source : objectifgard.com

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