Pont-Boileau | Pas de prison pour l’animateur qui a agressé sexuellement douze fillettes

oui

Pédocriminel En liberté

Agressions sexuelles sur douze fillettes de 3 à 4 ans du centre de loisirs
Le tribunal a prononcé deux ans de prison ferme et trois avec sursis contre l’ancien animateur du centre aéré de La Roche pour les “agressions sexuelles” commises sur 12 fillettes.

Le tribunal correctionnel de Nantes a prononcé deux ans de prison ferme et trois autres avec sursis probatoire, ce jeudi 29 juin 2023, à l’encontre de l’ancien animateur du centre aéré de Pont-Boileau à La Roche-sur-Yon (Vendée) pour les « agressions sexuelles » qu’il avait commises sur douze fillettes de 3 à 4 ans du centre de loisirs.

Clément XXX sera donc obligé de rechercher activement du travail, de suivre des soins et de réparer les dommages causés à ses victimes pendant deux ans.

Il aura aussi interdiction de recontacter ses victimes et d’exercer toute activité en lien avec des mineurs, à titre définitif.

Il a été autorisé à purger les douze mois de prison qu’il n’a pas déjà faits en détention provisoire à l’aide d’un bracelet électronique.

Enfin, son nom a été inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais), ce qui l’obligera à pointer au moins une fois par an pendant vingt ans à la gendarmerie la plus proche de son domicile.

Il devra surtout payer, sur le plan civil, plus de 41 500 € de dommages et intérêts à ses victimes et leurs parents.

Lors de l’audience, le procureur de la République avait requis quatre ans de prison ferme à son encontre et un Suivi socio-judiciaire (SSJ) de cinq ans à sa sortie de détention.

 

Une enfant avait vu son « sexe énorme »

Le magistrat voulait aussi que cet habitant des Sables-d’Olonne, âgé aujourd’hui de 32 ans qui a raté « quatre fois » son CAP Petite enfance et qui est à présent intérimaire « dans l’agro-alimentaire » soit « définitivement » interdit d’exercer une activité avec les mineurs « jusqu’à la fin de ses jours ».

Cette interdiction définitive de travailler avec des enfants et des adolescents, requise par le procureur, faisait en fait écho aux propos du prévenu, qui a constamment nié lors de son procès toute « agression sexuelle » : il avait en effet répété qu’il réfuterait si besoin « tout au long de sa vie » de telles accusations même si on lui « reposait des milliers de fois » la question.

Clément XXX a expliqué n’être en fait qu’un « fétichiste » des collants et qu’il se contentait de les toucher quand ils étaient portés par des enfants « et les adultes » : il aurait ainsi touché ceux de deux de ses collègues ou de sa sœur adoptive.

L’enquête était partie de la plainte de la mère d’une fillette de 4 ans : l’enfant lui avait confié que l’animateur du centre aéré de Pont-Boileau lui avait fait « des bisous partout notamment sur le sexe », avait rappelé la présidente du tribunal correctionnel de Nantes à la lecture des pièces du dossier.

Il lui aurait aussi « rentré un doigt dans le sexe » alors qu’il se trouvait avec elle « dans une structure de jeux », rapportera-t-elle plus tard.

L’enfant avait également vu son « sexe énorme ».

 

Il avait admis être « pédophile »

Entendue, la directrice du centre avait décrit un jeune collègue « très à l’aise dans la relation aux enfants ».

Placé en garde à vue le 18 juillet 2017, Clément XXX avait confirmé « bien s’entendre » avec la directrice, qui était « une amie de sa mère ».

Ladite mère était d’ailleurs apparue lors de l’examen des photos stockées par son fils : on le voyait « déboutonner son chemisier ».

Mais c’était un « pari », « juste pour rire », alors qu’ils regardaient Touche Pas à Mon Poste (TPMP), l’émission de télévision présentée par Cyril Hanouna sur la chaîne C8, a expliqué Clément XXX ce mercredi 31 mai 2023.

Son historique de recherches internet faisait aussi apparaître des mots-clés comme « teen en collants » ou « teen suce ».

En dépit de ses dénégations, une deuxième fillette avait par la suite révélé des faits similaires à la première plainte : l’animateur du centre de loisirs lui aurait « touché la nénette avec un objet », avait-elle rapporté à sa mère.

De nouveau placé en garde à vue, Clément XXX avait « reconnu être pédophile », mais sans n’être jamais passé à l’action, résume la juge.

Cet enfant abandonné par ses parents biologiques au Brésil et adopté à l’âge de 6 mois par un couple de Français était par ailleurs « attiré depuis toujours » et « excité » par les collants : son sexe entre « en érection » quand il a sur les genoux une fillette ainsi vêtue surtout si elle a « les cheveux longs », qu’elle est « grande » et « de corpulence moyenne », avait-il précisé.

 

La fille d’une magistrate parmi les victimes

Ce « fétichiste » aurait ainsi « touché une vingtaine » de fillettes, selon lui, mais toujours par-dessus leurs collants ; « particulièrement sensible à la question de la saleté », il prenait toutefois soin d’accompagner les enfants aux toilettes…

L’information judiciaire avait finalement été « dépaysée » dans une autre juridiction que La Roche-sur-Yon, la fille d’une magistrate figurant parmi les victimes.

Dans le même temps, un courrier avait été adressé par l’Association des maisons de quartier yonnaises (Amaqy) aux autres parents pour les inviter à signaler tout problème « même minime » avec un animateur.

Une dizaine de fillettes avaient alors rapporté des faits identiques, l’une d’elles évoquant « un doigt » introduit dans son sexe.Ce mercredi 31 mai 2023, à la barre du tribunal correctionnel de Nantes, Clément XXX avait donc répété qu’il était « intéressé » par « la matière » du collant, un vêtement qu’il trouve « joli », et non pas par l’enfant qui le portait.

Ce titulaire du Brevet d’aptitude à la fonction d’animateur (BAFA) a aussi dit qu’il prenait « des médicaments depuis 2017 » pour traiter cette addiction, et cela bien qu’il n’ait « pas besoin de soins » puisqu’il n’a « jamais » agressé d’enfant.

Sur un plan professionnel, Clément XXX assurait avoir « définitivement renoncé » à vouloir travailler dans la petite enfance.

« Les enfants c’était ma passion, du jour au lendemain on a brisé ma carrière »,

avait-il simplement regretté.

« Pendant des années, j’ai pleuré et pleuré en repensant aux enfants du centre, en me demandant ce qu’ils allaient devenir… »

Source(s):