Gajac | Un ancien instituteur et directeur d’école condamné pour viol 32 ans après les faits

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Une dizaine d’anciens élèves décrivent l’horreur et la terreur qui régnaient dans cette classe
L’ancien instituteur et directeur de l’école de Gajac (Gironde) a été condamné à 7 ans de prison, vendredi 23 juin 2023 par la Cour d’Assises de Bordeaux pour viol et agressions.

L’ancien instituteur et directeur de l’école de Gajac (Gironde), âgé aujourd’hui de 76 ans, a été reconnu coupable et condamné à sept ans de prison par la Cour d’Assises de la Gironde à Bordeaux, vendredi 23 juin 2023 pour viol et agressions sexuelles sur un ancien élève.

Des faits qui remontent à 1991

Cet instituteur était le seul de l’ancienne école de Gajac entre 1980 et 1992, date de la fermeture de l’école.

L’homme est ensuite parti enseigner au Barp, avant d’être radié par l’Éducation nationale, en 1995, pour des faits d’agressions sexuelles sur des enfants.

En 2017, un ancien élève âgé d’une trentaine d’années rencontre des difficultés dans son couple.

Il décide de se confier à son épouse et dévoile ce qu’il a subi dans l’ancienne école de Gajac, petit village situé près de Bazas.

Lors d’un week-end pêche avec son instituteur, celui qui n’était alors qu’un enfant a été obligé de lui faire une fellation au moment de la douche.

Il explique avoir subi plusieurs agressions sexuelles au cours de son année scolaire à l’intérieur de la classe alors qu’il n’avait que 11 ans.

Cet ancien élève, entouré par les associations de victimes et de sa famille, a franchi le cap.

Et a décidé de porter plainte.

Contactés par Le Républicain Sud-Gironde, les avocats de la victime expliquent :

Il a d’abord pensé que cet instituteur était décédé, mais lorsqu’il a vu qu’il continuait de fréquenter des enfants dans les associations, et notamment celle d’astronomie qu’il a créée sur le bassin d’Arcachon, il a été voir les gendarmes.

Anne-Bérangère Laurence et Félix Molteni, avocats

Une dizaine de témoins

Cet ancien élève est le seul sur le banc des parties civiles, car les faits ont été prescrits pour d’autres anciens élèves.

Pour autant, ces derniers sont tous venus témoigner à la barre du tribunal des mêmes faits d’agressions physiques et sexuelles.

« Ce sont des personnes qui ne se sont pas vues pendant 30 ans, et c’est grâce à tous ces témoignages que cette affaire a pu se retrouver à la Cour d’Assises »,

précise Me Anne-Bérangère Laurence.

Horreur et terreur dans la classe de Gajac

Une dizaine d’anciens élèves décrivent l’horreur et la terreur qui régnaient dans cette classe.

Les agressions se déroulaient lors de visionnage de vidéos.

Quand la lumière était éteinte, l’enseignant installait ses « chouchous » sur ses genoux pour les caresser sous leurs vêtements.

Et ceux qui ne l’étaient pas, eux, étaient victimes de violences physiques.

« La justice a reconnu la souffrance des anciens élèves »

Pendant les deux jours de procès, le septuagénaire a toujours nié les faits d’agressions sexuelles et physiques.

Il a simplement, à demi-mot à la fin du procès, reconnu « que les méthodes éducatives étaient différentes il y a 30 ans ».

Le soulagement a été indescriptible lors de l’annonce du verdict du tribunal pour cet ancien élève et pour tous les autres témoins qui ont eu leur enfance et une partie de leur vie gâchées.

« La justice a reconnu la souffrance des anciens élèves, il ne pourra désormais plus approcher les enfants.

Pour notre client, ce chapitre peut enfin être refermé, et il peut démarrer sa nouvelle vie en ayant le statut de victime »,

précisent Me Anne-Bérangère Laurence et Félix Molteni.

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