Poitiers | Suspicion d’attouchements sur une fillette de 10 ans. Le prévenu est relaxé.

Que s’est-il passé dans un lit occupé par trois jeunes gens, durant une nuit moite du 15 juillet 2015, à Bassac (Charente) ? Ils rentraient du bord de mer et dormaient dans une maison familiale. Il y avait Killian, 23 ans aujourd’hui, prévenu d’atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans, jugé dernièrement devant le tribunal correctionnel de Poitiers.

La chambre sociale de la cour d’appel de Poitiers a condamné SFR ce jeudi. — GUILLAUME SOUVANT / AFP

Dans le même lit, à ses côtés, sa petite amie de l’époque, âgée de 14 ans. Et surtout la victime, âgée de 10 ans au moment des faits, cousine de la petite amie.
C’est elle qui avait alerté ses parents pour des « caresses sur le ventre, sur les seins, sur la culotte et les fesses. » Face aux enquêteurs de la gendarmerie, Killian avait nié les faits. A la barre du tribunal, c’est la même chose.

Il reconnaît juste une caresse sur le ventre pour aider la jeune fille à s’endormir. « Tous les attouchements ou atteintes sexuelles sont faux. Je n’ai pas été plus loin qu’une caresse sur le ventre et c’était affectif. »

La présidente du tribunal tente de comprendre, même si son interrogation confine à la blague : « Est-ce qu’il s’agissait de chatouilles ? » Caresse ou chatouille, le prévenu semble incapable de qualifier son geste mais il insiste : « C’était affectif, je ne voyais aucun mal. » Sa petite amie ne confirme aucune des accusations. Les juges pensaient trouver un salut dans les expertises psychiatriques. Las, le discours de la victime est « authentique » et le prévenu n’a « aucun trait pervers ou pédophile. »

La maman et le papa de la victime, présents à l’audience, en sont pourtant persuadés : « Depuis les faits, notre fille rencontre beaucoup de difficultés psychologiques. Ce n’est pas une menteuse. » L’avocate des parties civiles a même estimé qu’elle avait « des pensées suicidaires » en demandant 5.000 € de dommages et intérêts pour la jeune fille et autant pour les parents.

Très embarrassé, le procureur Vukadinovic a procédé aux réquisitions les plus rapides de l’ouest : « Le ministère public s’en remet à la sagesse du tribunal. » Me Hervé, l’avocat de Killian, a demandé la relaxe pour son client. À la fois en s’appuyant sur un avis de la chambre de l’instruction estimant que la parole d’une victime ne peut suffire à poursuivre. « La messe est dite, a poursuivi le conseil.

Vous ne pourrez pas le condamner. Il n’y a aucune preuve objective, aucun témoignage. La thèse qui se dégage, c’est que la victime avait dans la tête un amoureux de 18 ans. » Les juges ont prononcé la relaxe de Killian.

Source : lanouvellerepublique.fr

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