Aurillac | Un homme jugé pour agression sexuelle sur sa petite nièce, sept ans après les faits dans le Cantal

C’est une histoire de famille, dans le Cantal. Un grand-oncle, accusé d’agression sexuelle par une petite fille de 8 ans. L’enquête a pris le temps, la petite fille est maintenant adolescente : elle était au tribunal pour le procès.

Les faits se sont déroulés il y a sept ans. © Photo d’illustration .jpeg

C’est le papa qui est allé à la gendarmerie. Sa petite fille, huit ans, vient de vivre quelque chose qu’elle n’a pas trouvé normal : d’ailleurs, elle s’est enfuie.

Alors qu’elle était seule avec son grand-oncle, celui-ci lui a touché les fesses et la poitrine, sous les vêtements, lui a présenté son sexe. Elle est partie, effrayée. C’était il y a sept ans.

Trente ans après sa mère

Lorsque les gendarmes viennent trouver celui qui est pointé du doigt par la fillette, ils trouvent un quinquagénaire qui reconnaît l’ensemble des faits. En creusant, ils découvrent que la maman de la fillette aurait aussi été victime de tels faits, trente ans auparavant. C’est trop tard et c’est prescrit, mais il reconnaît également.

Ce jeudi, l’homme, aujourd’hui âgé de 58 ans, était à la barre. Cheveux longs hirsutes, barbe épaisse, il reconnaît les faits mais a du mal à s’exprimer. L’audience comprend des mots clefs : « Oui », « exhibition », « attouchements. » Pas plus.

Dans la même pièce, la petite fille est là. C’est rare, dans ce type d’affaires. Elle est aujourd’hui adolescente, s’est avancée dans la salle, trois rangs derrière le prévenu, et refuse de prendre la parole quand elle lui est donnée.

Sa parole, c’est M e Basset qui la porte. Il décrit celle qui « n’était qu’une enfant. Elle était innocente, elle aimait la ferme, les vaches, les animaux. Et elle croyait en l’adulte, plaide-t-il. Aujourd’hui, elle est plus proche des animaux que des humains. Les animaux, ça ne ment pas. » La victime file au fond de la salle, vers sa famille, en sanglotant.

En préambule aux réquisitions, M e Basset extrait une réponse, issue du dossier. Quand l’enquêteur demande au prévenu pourquoi il a ciblé une petite fille et non une femme de son âge, il répond : « Elles sont plus jeunes, elles se taisent plus facilement. » Pendant l’audience, relancé sur ce thème, il évoquera des « impulsions. »

Suivi sociojudiciaire

En défense, M e Yermia appuie sur l’absence de nouveaux faits, « il s’est pris en main. » Et face aux 6.000 € demandés par M e basset, elle ne lutte pas : « Il assume, et il assumera, comme il a assumé tout au long de la procédure. »

Conformément aux réquisitions, l’homme a été condamné à huit ans de suivi sociojudiciaire. Il devra continuer à se soigner, il ne pourra plus entrer en contact avec la victime, et ne pourra plus fréquenter des lieux où l’on trouve des enfants.

S’il ne respecte pas ses obligations, il pourrait voir tomber une peine d’un an de prison. Il devra, en outre, dédommager la victime à hauteur des 6.000 € demandés.

Source : lamontagne.fr

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