Plaisance-du-Touch | 12 ans de prison pour le viol d’une adolescente sous la menace d’une arme

«Mieux vaut vivre avec une cicatrice qui ne se referme pas que de ne pas vivre du tout», confie aujourd’hui la victime d’un viol qui a cru qu’elle allait mourir. Thomas Lopes, 23 ans, était jugé depuis lundi par la cour d’assises de la Haute-Garonne pour viol sous la menace d’une arme et vol avec arme.

Le procès s’est tenu pendant trois jours./ Photo DDM, illustration

Ce vendredi 5 juin 2015, deux adolescentes de 16 ans se retrouvent entre amies sur l’aire de jeux de Plaisance-du-Touch.

Il est 1 h 26 quand un jeune homme de 21 ans les aborde.

Il leur ordonne, sous la menace d’une lame, de lui remettre leurs téléphones et s’adresse à la plus petite :

«Pars sans regarder et je ne ferai pas de mal à ton amie».

L’adolescente s’exécute et disparaît dans la nuit.

Son amie subit alors un vrai calvaire :

«Il a mis son couteau sous ma gorge et m’a emmenée dans les bois sombres.

Je n’arrêtais pas de lui demander ce qu’il allait me faire, s’il voulait me tuer.

Il a dit que ce serait selon son humeur.

Parce que j’avais peur, je lui ai dit que j’étais prête à faire tout ce qu’il voulait.

Il m’a violée à quatre reprises mais je préférais être violée que tuée.

Me voir souffrir l’amusait».

Aujourd’hui, elle peine à reconstruire sa vie :

«J’ai perdu 6 kg, je ne dors plus.

Je me sens coupable d’infliger ça à mes parents».

Depuis le box des accusés, Thomas Lopes réitère ses aveux :

«Je reconnais tout.

C’est horrible ce que j’ai fait. J’ai honte».

Interrogé sur les raisons de son passage à l’acte, il explique :

«Elle était paniquée.

J’ai eu l’idée de la violer quand elle m’a dit qu’elle ferait tout ce que je voulais.

Je l’ai choisie par hasard».

Me Nicolas Raynaud de Lage, l’avocat de la jeune fille, prend la parole :

«À 16 ans elle avait du courage à revendre mais ça n’a pas suffi face à son bourreau.

Dans l’agression, il y a eu quatre temps : l’humiliation, la domination, la possession et enfin la libération.

Je suis inquiet pour l’avenir de ce voleur passé violeur».

Pour l’avocat général, David Sénat, «ses aveux sont contraints par les preuves et ses explications ne sont pas convaincantes».

Il n’a aucun doute :

«Il présente un danger certain pour les autres.

Comme l’a dit la victime, il faut être fou pour faire cela».

Il requiert 15 ans de réclusion criminelle assortis d’une période de sûreté des deux tiers et d’un suivi sociojudiciaire de 7 ans.

En défense, Me Apollinaire Legros-Gimbert insiste :

«Thomas Lopes n’est pas que le prédateur qu’on juge aujourd’hui, il peut être autre chose».

Il s’attache à démontrer qu’il n’était pas venu pour violer.

Alors qu’il prend la parole en dernier, l’accusé s’effondre :

«Je suis désolé.

J’ai conscience de l’horreur que j’ai fait.

Je veux changer».

Les jurés l’ont condamné à 12 ans de réclusion criminelle.

Source : La Dépêche

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