Pilat Rhodanien | Un homme prend 18 mois ferme pour avoir agressé sexuellement ses deux nièces

Pendant quatre ans, dans un village du Pilat Rhodanien, l’oncle a imposé des attouchements à ses deux nièces d’une dizaine d’années. Dix-huit mois ferme.

Illustration. Photo MAXPPP

« Si elles le disent, il y a eu quelque chose. » Bras croisés, le septuagénaire finasse devant les juges. Il comparaît pour agression sexuelle sur ses nièces.

C’était dans les années quatre-vingt-dix.

Le prévenu avait la quarantaine.

Pendant quatre ans, dans un village du Pilat rhodanien, il a abusé sexuellement des deux fillettes, âgées d’une dizaine d’années.

L’une d’elles a porté plainte en 2015, lorsqu’elle est devenue maman.

Devant les juges, le prévenu larmoie.

Surtout sur lui-même.

« Je reconnais les faits.

Mais je n’interprétais pas ça comme un viol.

Parce que moi, j’ai vraiment été violé quand j’avais 15 ans.

Je ne veux pas dire ça pour me couvrir, mais… »

L’un des magistrats stoppe la logorrhée.

« J’entends bien vos gémissements sur ce que vous avez vécu.

Mais pourquoi avoir imposé ça à ces petites filles ? »

« Je ne peux pas vous l’expliquer. »

Le septuagénaire regrette. Demande pardon.

Puis retombe dans ses travers.

« Pourquoi ça a duré aussi longtemps ? », questionne le président, Frédéric Paris.

« Quand on a été victime d’une agression, pour moi, on ne revient pas.

Je ne comprends pas qu’elles n’aient pas pleuré. »

Le juge ne laisse pas passer.

« Mais Monsieur, elles n’étaient que des enfants !

Comment voulez-vous qu’une petite fille puisse s’opposer à une figure de la famille ? »

Car le tonton, d’ailleurs décrit comme un « brave type », avait su se rendre indispensable dans l’entourage des gamines.

D’autres nièces évoquent également des gestes déplacés.

Mais le prévenu « ne se souvient pas ».

L’avocate de la partie civile porte la voix des fillettes.

« Certaines personnes de leur propre famille ne leur parlent plus.

Il est important que la justice le condamne.

Ce n’est pas un accident, une « histoire de famille ».

Les victimes, ce sont elles ».

Marianne Bertheas, procureure, est outrée.

« On ne peut pas entendre “je ne l’ai pas fait exprès” sur des infractions sexuelles !

Il fait un mea culpa du bout des lèvres, mais il n’y a pas de culpabilité réelle.

Et puis, il y a ce dédouanement qui consiste à dire : “Moi, j’ai vraiment été violé”. »

L’avocat du prévenu l’admet :

« Il est particulièrement maladroit.

Il y a des graduations dans les procès de viol, nous sommes dans une graduation minimale.

Je déplore l’absence des parties civiles.

Car tout n’est pas si net.

Il se soigne, il fait ce qu’il peut. »

L’oncle est condamné : quatre ans dont trente mois avec sursis mise à l’épreuve pendant deux ans.

Et inscription au fichier des délinquants sexuels.

Question d’un magistrat pendant le procès :

« Quand vous mettiez vos doigts sur le sexe de ces petites filles, vous étiez conscient de faire quelque chose de grave ? »

L’oncle a gardé le silence.

Source : Le Progrès

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