Le Mans | Laxisme pour les 3 individus jugés pour la séquestration d’une mineures

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” Je reconnais que j’allais la forcer à se prostituer. “
Trois prévenus ont été jugés par le tribunal du Mans (Sarthe) ce lundi 2 mai 2022 pour tentative d’extorsion mais aussi pour séquestration d’une jeune fille âgée de 17 ans en 2017.

Actualisation du 6 juin 2022 :

Jusqu’à deux ans de prison pour la séquestration d’une mineure

Deux hommes et une femme ont été condamnés à des peines d’un an et deux ans de prison pour la séquestration d’une jeune mineure âgée de 17 ans, en juillet 2017.

Ce lundi 30 mai 2022, le tribunal du Mans a prononcé des peines allant d’un an à deux ans de prison pour une séquestration remontant à juillet 2017.

La séquestration avait été signalée par la mère de la victime, âgée de 17 ans.

Dans un message, sa fille, avec qui elle entretenait peu de relations, lui réclamait la somme de 500 €. Sans quoi, lui disait-elle, elle serait obligée de se prostituer pour ses ravisseurs.

Cette séquestration se déroulait dans le contexte d’un trafic de faux billets. Devant le tribunal lors de l’audience du 2 mai 2022, l’un des prévenus reconnaissait un coup de pression ​pour récupérer l’argent volé​. Mais, assurait-il, c’était des paroles en l’air​.

Ce lundi 30 mai 2022, le tribunal a reconnu les trois prévenus, deux hommes et une femme âgés de 25 ans, coupables d’arrestation, enlèvement, séquestration et tentative d’extorsion.

Le meneur de la bande écope de deux années de prison. Les deux autres ont été condamnés à un an de prison, peine qu’ils pourront exécuter sous surveillance électronique.

Au moment du délibéré, la présidente du tribunal a concédé qu’elle aurait sans doute prononcé des peines plus sévères si les faits n’avaient pas été aussi anciens.

Article du 4 mai 2022 :

C’est une histoire datant d’il y a presque 5 ans et digne d’un mauvais film qui a été jugée ce lundi 2 mai 2022.

Tout commence le 14 juillet 2017 lorsqu’une femme se rend au commissariat du Mans (Sarthe) et explique que sa fille de 17 ans est séquestrée et que ses ravisseurs demandent une rançon de… 500 euros.

Séquestrée dans un appartement

Grace à un stratagème, les policiers mettent la main sur l’émissaire venu toucher la « rançon ».

Il les conduira au lieu où la jeune fille est séquestrée : un appartement de l’avenue Jean Jaurès, au Mans.

Une des agents de la BAC entendra à travers la porte de l’appartement l’appel au secours d’ « une voix étouffée à l’agonie », selon elle.

Cet appel au secours est immédiatement interrompue par une voix masculine l’obligeant à se taire.

Une fois dans l’appartement, les policiers découvrent la jeune fille séquestrée « en état de choc ».

En plus de la jeune fille, les policiers retrouvent dans l’appartement Brice*, sa compagne et Jean*, un ami de Brice (les trois prévenus).

Trafic de fausse monnaie

Rapidement, les policiers découvrent que la jeune fille séquestrée avait servi de « petite main » dans un trafic de fausse monnaie.

Brice avait remis à la fille de 17 ans un lot de faux billets à écouler d’une valeur de 5 000 euros.

Mais elle avait perdu l’argent et, prise de peur, s’était enfuie…

Rattrapée par Brice à Angers, il la séquestre dans un appartement de l’avenue Jean Jaurès.

Il lui aurait demandé de lui donner 500 euros pour sa liberté.

Faute de quoi, il la conduirait à Saint-Calais (Sarthe) et la prostituerait toute la nuit pour qu’elle s’acquitte de  ” sa dette ” .

” Je reconnais que j’allais la forcer à se prostituer. “

Près de 5 ans après les faits, deux des trois prévenus étaient devant le tribunal.

Athlétique, portant des bijoux et un survêtement gris, Brice – qui a passé 4 ans en prison pour les faits de trafic de fausse monnaie – a reconnu les faits :

” Je reconnais que j’allais la forcer à se prostituer “

La présidente du tribunal demande à Brice:

 « Pourquoi 500 euros, il me semble que la dette était plus importante »

Il répond calmement:

 ” Ouais, 500 euros, puisque 5 000 euros, elle ne les avait pas “

Lui qui avait 20 ans au moment des faits et déjà pas moins de 15 condamnations à son actif notamment pour vol, violences, outrage, vol avec arme, port prohibé d’armes, violences dans un établissement pour enfants…

La présidente du tribunal rétorque:

” Ce sont des méthodes de petits mafieux “

Jean, le coaccusé de Brice qui avait 21 ans au moment des faits, a nié avoir pris part à l’affaire bien qu’il soit allé à Angers, a été dans la voiture qui a ramené la jeune fille au Mans et bien qu’il soit dans l’appartement de l’avenue Jean Jaurès à l’arrivée des policiers.

Il a expliqué avoir été là au mauvais moment au mauvais endroit.

 ” Il n’y pas eu une goutte de sang, il n’y a pas eu un coup donné, il n’ y a eu que des paroles “

À la suite du procureur qui a requis diverses peines de prison ferme à l’endroit des trois prévenus, l’avocate de Jean a plaidé la relaxe pour son client qui, selon elle, n’a pas pris part à l’affaire et a demandé au tribunal de  ” laisser le dossier à ce qu’il est ” .

Pour l’avocat de l’ancienne compagne de Brice, il a montré que sa cliente, qui a quitté la Sarthe, a tourné le dos à son passé tumultueux et a demandé une peine adaptée pour elle.

Quant à l’avocat de Brice, il a déclaré:

« Il faut arrêter de lui affubler un costume trop grand »

Parlant d’un « coup de pression« , il a poursuivi en disant:

“Une menace en l’air ou un mot, ce n’est pas une infraction”

Et a tenu montrer ce qu’ont été les faits :

” Il n’y pas eu une goutte de sang, il n’ y a pas eu un coup donné, il n’ y a eu que des paroles “

L’affaire a été mise en délibéré au 30 mai 2022.

*Les prénoms ont été changés

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