“Il l’amenait sur ses genoux et lui touchait la poitrine”

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“Il l’amenait sur ses genoux et lui touchait la poitrine”

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Son père divorcé laissait faire et acceptait même l’argent de son ami.
L’agression a duré pendant plus de deux ans.
L’adolescente n’en parlait pas à sa mère.

 Poitiers

L’innocence humiliée, c’était le calvaire de Lucie (1), dernièrement au tribunal correctionnel de Poitiers.
Elle avait 11 ans.
Elle venait de rentrer en 6e.
Et elle a vécu l’impensable quand elle venait chez son père divorcé, un habitant de Châtellerault décédé en janvier dernier.
A chaque visite, un «ami» était présent : Christophe Thouvenin, 52 ans.

“Circonstances odieuses”

 

«Le prévenu l’amenait sur ses genoux de force et lui touchait la poitrine, a expliqué le président du tribunal.
Les faits ont cessé à la suite d’une dispute entre le père et lui, concernant un autre sujet.
L’expertise psychiatrique du prévenu est relativement inquiétante avec un risque de récidive pour les pulsions d’attirance pédophilique.»

Les enquêteurs sont parvenus à établir que Lucie avait été victime de ces agissements au moins une vingtaine de fois, entre septembre 2012 et juillet 2014.
Et l’humiliation confinait au proxénétisme quand «l’ami» donnait de l’argent à son père, en échange du «service».

Ces agressions ont cessé quand il y a eu la dispute.
Elles ont été mises au jour au moment où Lucie a fugué et s’est confiée à sa mère.
Une maman dévastée par la colère et le chagrin.

L’agresseur n’était pas présent à son procès, prétextant avoir trouvé du travail le matin même.
Son avocat a fait le service minimum.

«Il en a honte.
Il reconnaît les faits.
Il est désolé de ce qui s’est passé et espère qu’elle se reconstruise»
.

Il faudra du temps.


«La petite Lucie attend avec impatience l’issue du procès.
Elle fait des cauchemars, elle pleure souvent, travaille moins bien à l’école
, a précisé Me Yasmina Djoudi, avocate de la victime.
J’imagine le calvaire qu’elle a pu endurer.
Ce sont des circonstances odieuses, affreuses.
Aujourd’hui, elle a peur que ça se reproduise sur un autre enfant.»

Pour l’éviter, le procureur a requis l’inscription au fichier des délinquants sexuels, un suivi socio-judiciaire de cinq ans avec une injonction de soins et l’interdiction d’entrer en contact avec la victime et des mineurs.
En cas de non-respect de ces contraintes, le prévenu purgerait dix-huit mois d’emprisonnement.
Les juges se sont contentés de douze mois et d’un suivi socio-judiciaire de trois ans.
Le prévenu devra également verser 1.500 € de dommages et intérêts à la victime.
La justice est passée.

Mais il manquait un prévenu à la barre, comme l’a rappelé le Ministère public :

«Comment un père a-t-il pu tolérer qu’on abuse de sa fille devant lui?
Comment une jeune fille de 11 ans peut-elle se reconstruire quand un référent parental vendait son corps?»

(1) Prénom d’emprunt.
La victime n’était pas présente au procès.

Source : http://www.lanouvellerepublique.fr

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