Petit-Mars | 200 vidéos pédopornographiques retrouvées chez un kiné, 6 mois de prison avec sursis

Un kinésithérapeute de Petit-Mars (Loire-Atlantique) a été condamné, jeudi 3 septembre 2020, à six mois de prison avec sursis pour détention de vidéos pédophiles.

Illustration © MARQUET Frédéric

Un masseur-kinésithérapeute de Petit-Mars (Loire-Atlantique) a été condamné, jeudi 3 septembre 2020, à six mois de prison avec sursis probatoire par le tribunal correctionnel de Nantes (Loire-Atlantique), après avoir téléchargé et partagé plusieurs centaines de vidéos pédophiles à son domicile des Touches (Loire-Atlantique).
L’homme de 48 ans sera donc obligé, dans ce cadre, de suivre des soins psychologiques ou psychiatriques pendant deux ans.
Le jugement a été frappé d’exécution provisoire : il s’applique dès à présent, même s’il en fait appel.
Le kiné aura surtout interdiction pendant dix ans d’exercer toute activité bénévole ou rémunérée impliquant un « contact habituel avec les mineurs ».
Son nom a été inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS), ce qui impliquera qu’il pointe une fois par an à la gendarmerie la plus proche.
Le prévenu était déjà interdit d’entrer en contact avec des enfants et adolescents dans le cadre de son contrôle judiciaire.
Il avait même été interdit d’exercer le 30 juillet 2020, mais un recours a été formé contre cette décision

“Ma profession, c’est tout ce que j’ai…
Ma raison de vivre, c’est le soin aux autres.”

La constitution de partie civile de l’Ordre national des masseurs-kinésithérapeutes et celle de ses instances départementales a en revanche été rejetée, « faute de justifier d’un intérêt à agir » dans cette affaire.
Son avocat n’a pas non plus démontré une quelconque « atteinte aux intérêts de la profession », selon les juges nantais.
Il n’est pas question de le confondre avec Joël Le Scouarnec [le chirurgien accusé d’avoir violé près de 200 enfants sous anesthésie, ndlr].
Mais, la première fois où ce dernier a été condamné, c’était sur la base d’un rapport d’expertise qui disait lui aussi qu’il était « inséré socialement » et qu’il n’y avait « pas de dangerosité ».
À tel point qu’aujourd’hui, il est présenté comme le plus grand pédophile français.
Convaincu que ces faits aux Touches avaient porté « atteinte » à la profession, l’avocat demandait donc 3 000 € de dommages et intérêts et 1 200 € de frais de justice pour chacun des deux ordres, national et départemental.

” Je ne dis pas que le prévenu vous trompe, mais cela peut arriver “, avait également lancé Me Jérôme Cayol.
“Mais le risque est réel : les masseurs-kinésithérapeutes sont souvent en rapport avec des enfants.”

En l’occurrence, dans le cabinet de Petit-Mars où le prévenu travaille avec d’autres masseurs-kinésithérapeutes, les enfants ne représentent que « 6 % » de la patientèle, selon l’avocate de l’homme de 48 ans.
Reste que les 200 vidéos retrouvés sur son disque dur « saisissent » et « prennent le cœur » de ceux qui les regardent, réplique le procureur de la République.

“Ce sont quasiment encore des bébés…
On se demande comment il est possible d’avoir ce genre d’attirance.”

Si l’interdiction d’exercer n’est pas prononcée et que le prévenu venait à passer à l’acte, on s’en voudra et la société pourra nous en vouloir “, avait encore déclaré le procureur de la République.
Mon but n’est pas de mettre la pression sur le tribunal, mais il n’est pas envisageable que la justice passe à côté de cet homme.
Selon les psychiatres qui l’ont examiné, le prévenu éprouve un réel sentiment de « culpabilité » et une certaine « honte sociale ».
Je n’ai pas les mêmes tabous dans la vie que devant l’écran.
Il y avait cette recherche d’excitation que je ne trouvais pas ailleurs… Mais je ne suis pas pédophile.
Le prévenu – qui ne consommait pas d’alcool ou de stupéfiants et qui était jusqu’alors inconnu de la justice – téléchargeait ces images dans son bureau.
La révélation des faits a été « un choc » pour son épouse, selon son avocate : cette dernière ne lui connaissait jusqu’alors que « une ou deux périodes d’adultère ».
L’avocate de la défense avait également fustigé le « syllogisme bien compris » et les « déductions extrêmement choquantes » de son confrère de la partie civile, quand il avait fait un parallèle entre son client et le chirurgien pédophile Joël Le Scouarnec.
La consultation d’images pédophiles est un contentieux de masse, qu’on le veuille ou non…
Des Le Scouarnec, Fourniret ou Dutroux sont beaucoup plus rares.
Source : Actu

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