Pays d’Olmes | Un grand-oncle pédocriminel écope de 5 ans de prison ferme viol sur son neveu
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 02/07/2018
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« je ne suis pas un prédateur, il n’était pas une proie pour moi. C’est sa personnalité qui fait que j’ai failli »
Mardi, le tribunal correctionnel de Foix a condamné un homme de 68 ans à 5 ans de prison ferme, pour avoir agressé sexuellement son petit-neveu entre janvier 2016 et avril 2017, dans le Pays d’Olmes.
Son épouse a également écopé de 9 mois de prison avec sursis pour ne pas l’avoir dénoncé. Dans le box le grand-oncle, à la barre la grand-tante, et dans la salle du tribunal, les parents du jeune garçon victime des attouchements répétés du prévenu, mais aussi du silence coupable de son épouse.
Le 9 avril 2017, le père de la jeune victime alors âgée de 10 ans se rend à la gendarmerie de Lavelanet, après que son fils se soit confié à la voisine sur les agissements à caractère sexuel de son grand-oncle à son égard, chez qui il passait régulièrement du temps après l’école. La voisine en question a aussitôt alerté les parents, ce que n’a visiblement pas fait la grand-tante du petit garçon entre janvier 2016 et avril 2017.
Cette dernière, revenant du marché pendant la période de Noël, avait pourtant surpris son mari avec la victime dans le salon de la maison, mais ne lui avait alors adressé qu’un simple rappel à l’ordre :
« Je ne veux plus voir cela »
« C’est un enfant qui parlait beaucoup de sexe », dit la grand-tante
Car la femme avait connaissance des déviances pédophiliques de son époux.
Ce dernier a déjà été condamné à 8 mois de prison avec sursis en 2009 par le tribunal de Bobigny, pour détention et diffusion d’images pédopornographiques. Là encore, ce délit figurait à son actif lors de son procès fuxéen, en plus des faits d’agressions sexuelles sur son petit-neveu.
Inscrit depuis au Fijais, le fichier recensant les auteurs d’infractions sexuelles, le prévenu avait été suivi par des spécialistes durant trois ans à la suite de cette condamnation. Puis après, plus rien.
« On a peut-être eu tort de ne pas continuer », a concédé, sa femme à la barre du tribunal.
Celle-ci expliquait qu’elle avait installé un contrôle parental sur l’ordinateur pour empêcher son mari de surfer sur les mauvais sites internet. Une précaution vaine, puisque des centaines d’images de synthèse montrant des enfants violés ont été retrouvées sur l’ordinateur en question.
À propos du flagrant délit d’agression sexuelle dont elle a été témoin, la grand-tante a minimisé :
« C’était la seule fois. C’est regrettable, et je suis triste pour le petit. Mais s’il y avait vraiment eu quelque chose, il ne serait pas revenu à la maison », a t-elle justifié.
Mais après cela, cette dernière a continué avec son mari à accueillir la victime pendant quatre mois jusqu’à la révélation des faits par le garçonnet de 10 ans.
Sur l’enfant, la femme n’a pas hésité à parler « d’un enfant perverti » lors de sa garde à vue, ajoutant « qu’il parlait beaucoup de sexe » durant l’audience d’hier. Un discours ahurissant, qui va de pair avec celui de son mari, qui a déclaré avoir « cédé » et « mal interprété [les] gestes » de l’enfant.
À la question du président :
« Les actes étaient-ils toujours de votre initiative », le prévenu a répondu :
« Pas toujours », ajoutant « je ne suis pas un prédateur, il n’était pas une proie pour moi. C’est sa personnalité qui fait que j’ai failli ».
« Mon client a lutté pendant 50 ans contre ça, et a craqué à 67 ans », plaide l’avocate du grand-oncle
Durant l’intervention de l’avocat de la partie civile, Me Frédéric David, la femme était plus occupée à nettoyer les taches sur le cuir de ses chaussures ou à se curer les ongles qu’à écouter les durs propos de ce dernier à l’adresse de son mari.
« Après une heure d’audience, vous n’avez pas eu un mot pour ce que la victime peut ressentir aujourd’hui, pas un mot de compassion n’est sorti de votre bouche », a-t-il dit, en haranguant l’homme dans le box.
« En 16 mois, il n’a jamais eu l’idée d’aller se faire soigner. Non, il gardait son petit-neveu avec le sourire, hein tonton ? ».
Dans ses réquisitions, la procureure Maëliss Vilamot est allée à la charge :
« Le prévenu n’est pas poursuivi pour viol, mais je vais quand même en parler, pour redonner de la valeur à la parole de la victime », qui lors de ses auditions avait laissé entendre que son grand-oncle avait eu des gestes entrant dans le domaine du viol.
Quant à l’épouse, « elle a couvert son mari pour ne pas chambouler son quotidien », a déclaré Maëliss Vilamot.
Cette dernière requérant 9 mois de prison dont 4 avec sursis mise à l’épreuve de 2 ans à l’encontre de cette dernière, et 6 ans ferme assortis d’un suivi sociojudiciaire pour le mari.
« Je ne comprends pas ces réquisitions envers ma cliente, qui comparaît libre aujourd’hui car le juge d’instruction n’a pas jugé nécessaire le placement en détention provisoire, a plaidé Me Lydie Delrieu, l’avocate de la grand-tante. On ne sait pas comment on aurait réagi dans la même situation », a-t-elle ajouté.
L’avocate du grand-oncle, Me Meriem Mendil a, elle, mis en avant les regrets de son client :
« Il nous a dit qu’il regrettait, il ne faut pas lui retirer cela, a-t-elle avancé. La notion de pédophile fait peur, mais ce ne sont pas toujours ces odieux prédateurs qui profitent de la faiblesse des enfants.
«Certains ne passent jamais à l’acte. Mon client a lutté pendant 50 ans contre ça et a craqué à l’âge de 67 ans ».
Le grand-oncle passera 5 ans derrière les barreaux et sera suivi pendant 7 ans avec une injonction de soins, tandis que sa femme échappe à la prison ferme, avec une peine de 9 mois avec sursis mise à l’épreuve de 24 mois. Tous deux ont obligation d’indemniser la victime et ses parents à hauteur de 8 000 € et ont interdiction d’entrer en contact avec eux.
Source : ladepeche
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