Enquête sur la sexualité des jeunes de 1994 : Analyse des Comportements Sexuels des Jeunes (ACSJ)

L’ACSJ a été demandée par l’Agence Nationale de Recherches sur le Sida en 1994 et fait suite à l’ACSF de 1992.

Cette enquête a été menée auprès de 6.182 élèves de lycées (3.345 garçons et 2.837 filles de 15 à 18 ans) dans 224 établissements différents.

Seuls les élèves affirmant avoir déjà eu des rapports sexuels (62%) étaient questionnés sur des rapports forcés soit 3.823 élèves.

15,4% des filles et 2,3% des garçons déclarent avoir subi des rapports sexuels forcés

soit respectivement 9,4% pour les filles et 1,7% du total des élèves (mais pas tous interrogés du coup).

Ce chiffre est donc un minimum puisque :

Elles n’ont pas évoqué ces rapports sous la contrainte lorsqu’on les a interrogées sur leur premier rapport sexuel et les auteurs de ces rapports forcés n’ont pas été considérés comme des partenaires.

NDLR : Pour des effectifs classiques rencontrés en lycée de 35 élèves, cela représente au minimum 4 filles et 1 garçon par classe qui osent déclarer avoir déjà subi des rapports sexuels forcés, ce qui est absolument vertigineux.

 

Voici les principaux résultats de cette enquête en ce qui concerne les rapports sexuels forcés subis (p.19) :

Pour des motifs déontologiques et pratiques cette question n’a été posée qu’aux personnes ayant eu des rapports sexuels.

Il convient de remarquer en préalable que, dans 45% des cas, les rapports forcés sont antérieurs à ce que ces personnes considèrent comme leur premier rapport sexuel.

Elles n’ont pas évoqué ces rapports sous la contrainte lorsqu’on les a interrogées sur leur premier rapport sexuel et les auteurs de ces rapports forcés n’ont pas été considérés comme des partenaires.

Les données présentées minorent donc la fréquence de ces situations.

15,4% des filles et 2,3% des garçons déclarent avoir subi des rapports sexuels forcés.

 

Les jeunes des CIPPA et des organismes de formation, filles ou garçons, sont plus nombreux à avoir subi des rapports contraints.

Toutes les filles sexuellement contraintes l’ont été par un ou plusieurs hommes ; les garçons l’ont été dans 72% des cas par une femme et 28% par un homme.

Dans la suite de l’exposé nous ne parlerons que des jeunes filles, qui sont les principales victimes (six fois plus que les garçons).

Pour les filles, les rapports forcés leur sont imposés dans plus de trois-quarts des cas par des jeunes adultes.

85% de ces rapports ont été commis par des hommes connus, qui appartiennent ou non à la famille.

Le risque d’être forcée à avoir un rapport sexuel est donc un risque lié aux hommes de l’entourage et non à des inconnus.

 

 

L’âge auquel ces jeunes filles ont été sexuellement forcées varie de 4 à 18 ans.

Dans 18% des cas ces rapports ont lieu avant 15 ans (dont le tiers avant 12 ans), 51% entre 15 et 16 ans et 31% à partir de 17 ans.

Pour le quart des filles, ces contraintes sexuelles ne sont pas des actes isolés, mais se répètent, d’autant plus souvent qu’elles ont commencé tôt (87% quand elles ont lieu avant 12 ans à 12% à partir de 17 ans).

Dans 41% des situations, elles durent un mois ou moins ; dans 32% des cas de 2 à 9 mois et dans 27% des cas, un an et plus.

Quand ils ont débuté avant 12 ans, ces abus sexuels durent au moins un an pour 92% des jeunes filles.

Les cas d’inceste concernent 8% des jeunes filles qui ont eu des rapports sexuels forcés.

Ce sont majoritairement des situations qui ont commencé avant la puberté et durent longtemps.

Les rapports incestueux commis par un adulte commencent pour les trois quarts avant 15 ans et se répètent dans la moitié des cas.

Ceux qui sont commis par un jeune de la famille (souvent un frère) débutent presque tous avant 12 ans et se poursuivent quasi systématiquement.

 

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