Niort | Trois ans ferme pour agression sexuelle sur mineures

Accusé par les filles de son ancienne compagne, un quinquagénaire du Niortais a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Niort.

Illustration. Photo AFP

Jusqu’au bout, il aura nié les faits. Vérité ou mode de défense ? Cette question a nécessité près d’une heure de délibération aux juges du tribunal correctionnel de Niort pour rendre leur verdict.

Le prévenu, âgé de 55 ans, résidant dans le Niortais, est accusé d’agression sexuelle imposée à un mineur de 15 ans. Les victimes (absentes à l’audience), les deux filles de son ancienne compagne, déclarent avoir subi ces faits entre juillet 2009 et juin 2015, soit entre l’âge de 7 à 12 ans pour la plus jeune et 10 à 15 ans pour l’aînée.

Agressées à tour de rôle Les adolescentes, qui n’avaient jamais évoqué ensemble les agressions qu’elles subissaient à tour de rôle, ignorent qu’elles partagent le même sort.

C’est à la faveur d’une discussion sur l’agression sexuelle dont leur mère a été victime par le passé qu’elles se confient et lui dévoilent les souffrances infligées par leur ancien beau-père. A l’époque, le couple vient tout juste de se séparer. Impassible, voire détaché, l’accusé est resté de marbre tout au long de l’audience et même lorsque la présidente Sylvie Bordat a longuement égrené les faits :

« Attouchements sexuels », « pénétration digitale », « tentative de viol »… Devant ces accusations graves, le mis en cause ne changera jamais de ligne de défense, même confronté à des éléments accablants, à l’instar de l’examen gynécologique pratiqué sur l’une des jeunes filles révélant « un hymen déformé », résultat « anormal, au regard de son âge ».

« Je n’ai jamais eu aucun geste déplacé, maintient le prévenu, je ne comprends pas pourquoi elles m’en veulent, peut-être parce que je suis parti. »

“ Besoin d’avancer ” Pour sa défense, le quinquagénaire argue qu’il ne s’est « jamais retrouvé seul avec les filles ».

Son avocat, Me Jérôme Merenda, fait appel à des témoins, deux anciennes baby-sitters des victimes, pour confirmer les dires de son client et attester de sa complicité avec les enfants. Les parties civiles – composées des victimes et de leurs parents – ont mis en lumière plusieurs incohérences et mensonges du prévenu tout en rappelant le traumatisme de toute une famille.

« Heureusement qu’elles ne sont pas là. Voir qu’il est dans le déni, qu’il les traite de menteuses, serait pire pour elles. Elles ont besoin qu’il reconnaisse pour avancer », affirmait Me Stéphanie Michonneau-Cornuaud.

Obligation de soins La procureure Laurence Lepez est revenue sur le choix de correctionnaliser l’affaire et a rappelé la gravité des faits qui aurait pu mener le prévenu à comparaître devant une cour d’assises.

Elle a requis une peine de 4 ans d’emprisonnement, un suivi sociojudiciaire de 2 ans et une inscription au Fijais (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles).

La défense a, pour sa part, mis en garde le tribunal : « Quand il s’agit d’enfants, on a tendance à se dire c’est dégueulasse. La parole des enfants peut aboutir à des mauvaises décisions de justice ».

Le suspect a été condamné à 4 ans de prison dont un an avec sursis et mise à l’épreuve de 2 ans. Il a l’obligation de suivre des soins, l’interdiction de contacter les victimes et sera inscrit au Fijais. Il doit verser la somme de 8.000 € à chacune des victimes et 2.500 € à chaque parent.

Source : lanouvellerepublique.fr

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