Pessac | Condamné pour agression sexuelle, il dit avoir été “poussé à faire quelque chose”

Un septuagénaire jugé pour agression sexuelle assure avoir été poussé par des forces extérieures. Il a été condamné vendredi.

Le tribunal a prononcé une contrainte pénale avec obligation de soins. ARCHIVES S. L.

Il reconnaît les faits mais ne se les explique pas, voire les met sur le compte de forces occultes qui se seraient emparées de lui. Un septuagénaire d’Avignon était jugé, vendredi, par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour une agression sexuelle commise le 1er janvier dernier, à Pessac. Il était chez son fils pour les fêtes de fin d’année. Dans la nuit de la Saint-Sylvestre, il est entré dans la chambre de la fille de sa belle-fille et l’a caressée de façon appuyée sur le sexe et la poitrine.

« Une pulsion », résume le prévenu à la barre.

« Je me suis levé pour aller aux toilettes et sur le retour… Je n’étais pas dans mon état normal, comme poussé à faire quelque chose. Je n’arrivais pas à me contrôler. Je ne me suis pas mis à sa place, c’était comme du brouillard. J’ai honte, j’ai tout de suite demandé pardon le lendemain. »

L’expertise psychiatrique inquiète les magistrats. Le médecin note chez le grand-père « un délire raisonné aux références mystiques, théologiques et ésotériques », qui a pu altérer son discernement. Veuf depuis 2015 après s’être occupé de son épouse pendant quatre ans, épuisé et connaissant lui-même quelques problèmes de santé, comme le souligne son avocat, Me Guillaume Fortunet, le prévenu s’est beaucoup replié sur son club de vélo et sur la communauté évangélique radicale dont il fait partie.

La victime, âgée de 16 ans et sidérée au moment des faits, n’est désormais que haine et colère. « J’essaie de lui apprendre à pardonner », explique sa mère, démunie. Le vice-procureur, Marc Ottomani, trouve l’argumentaire du septuagénaire un peu court et requiert six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve. Avec notamment l’interdiction de rencontrer la victime. « C’est bien beau de demander pardon, il faut penser à elle. »

Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le grand-père à une contrainte pénale avec obligation de soins et d’indemniser la partie civile. Il est désormais inscrit au Fijais, fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles.

Source: Sud Ouest

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