Nice : Un an ferme pour l’homme de 20 ans qui prostituait une adolescente de 15 ans

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Il empochait la moitié de l’argent
Une nouvelle affaire de proxénétisme avec de très jeunes protagonistes a été jugée ce vendredi par le tribunal correctionnel de Nice, le prévenu a été condamné à un an de prison ferme.

Lea, 15 ans, est absente du tribunal correctionnel de Nice où Yanis D., 20 ans, était poursuivi ce vendredi pour avoir, “encouragé, aidé, assisté, protégé et tiré profit de la prostitution” de l’adolescente, précise le président Legay.

En fugue, refusant d’être placée dans une famille d’accueil, Lea, accompagnée de son petit ami Enzo, ont quitté la région lyonnaise pour rejoindre fin octobre Yanis en convalescence sur la Côte d’Azur.

Elle s’était déjà prostituée à Lyon, “pour survivre”, précise-t-elle.

Elle a continué à Nice à partir du 1er octobre dans un hôtel du centre-ville.

Alors que les trois jeunes erraient le 22 novembre dans la gare Thiers et venaient d’acheter des billets sous de fausses identités, des agents de la sécurité ferroviaire ont été intrigués par le comportement de Lea, comme absente et manifestement sous l’emprise de Yanis.

Il empochait la moitié de l’argent

Lors de leur garde à vue, Lea et Enzo ont accablé le comportement de Yanis, “d’abord gentil”, puis “de plus en plus agressif”.

Il aurait ainsi payé la chambre d’hôtel, prélevé 50% des gains de Lea, posté des petites annonces pour vanter les charmes de la jeune fille, géré les rendez-vous avec les clients.

Ce qu’il conteste vigoureusement à l’audience :

“Elle était déjà connue à 12-13 ans pour de la prostitution à Marseille. Moi j’ai déjà été condamné pour des vols, pour du stup mais je n’ai jamais utilisé le corps de quelqu’un pour faire de l’argent.”

Lors de leur interpellation, les trois jeunes n’avaient pas un sou vaillant en poche.

Lea a été confiée, depuis, à ses grands-parents mais la lycéenne reste déscolarisée et sans projet, souligne une administratrice ad hoc représentée par Me Sandra Brahim sur le banc des victimes :

“C’est une jeune fille immature, une proie facile, très crédule qui a besoin d’un suivi sociojudiciaire avec un accompagnement psychologique pour se reconstruire.”

La défense plaide la relaxe

Contre Yanis, version actuelle du “Julot casse-croûte”, la procureure Marie-Eve Parant réclame un an de prison assorti d’un mandat de dépôt.

Sur le banc de la défense, Me Hervé de Surville plaide au contraire la relaxe de son jeune client :

“Ce sont Lea et Enzo qui rejoignent de leur plein gré Yanis, le seul à être majeur, le seul à avoir de l’argent. Lea ne l’a pas attendu pour se prostituer.

Il réserve les chambres à son nom, paye avec sa carte bancaire pour organiser de la prostitution? C’est incohérent et stupide.”

Selon Me de Surville, Yanis Dinar est :

“Le dindon de la farce, eux-mêmes reconnaissent lors des auditions qu’ils empruntaient le téléphone de mon client.”

Des arguments qui n’ont pas suffi à faire douter le tribunal.

Yanis D., coupable de proxénétisme aggravé, a été condamné à un an de prison à exécuter sur-le-champ.

Il devra en outre verser 2.500 euros de dommages et intérêts à Léa.

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